Dans une maison, il y a toujours un lieu stratégique, jalousement gardé, là où convergent les énergies, celui dont on sait que la disparition entraînerait un cataclysme. La machine à café de @Tilleul56, dite "Ebonannée Grandmère" lorsque l'idée de cette interview est née, puis "Scarlette O'Ogg" lors de la mise en ligne, la machine à café, donc, est certainement ce lieu stratégique.
#monanalyse
le 6 JUIN 2021,
L'interview de Ebonannée Grandmère (@Tilleul56)
Pour en savoir plus :
Ma vie en rose | le sourire aux lèvres
Ta bio sur le Twitter précise : « CHUIS PAS MORTE, enfin je crois » ; avant toute interview, j’estime qu’il faudrait savoir et donc choisir. T’es morte ou t’es pas morte ?
J'ai un sort spécial de sorcière, le SchrôdingerPowa. La même chose que le DraculPowa mais sans le côté reine sanglante.
Qu’est-ce qui te fait croire que tu es vivante ?
Mon intime conviction. En même temps, les vautours me laissent en paix, say donc que je ne suis pas réduite à l'état de cadavre.
La démonstration est convaincante, merci.
Et maintenant que les grandes questions philosophiques sont traitées, peux-tu nous dire que tu es ?
Je l'ignore moi-même, ayant la chance d'être à la tête d'un consortium cérébral de personnalités diverses, toutes fort aimables, qui assurent la gestion de mes neurones pendant que je me la coule douce près de la machine à café.
Tu coules doucement près du café qui coule lui aussi... c'est étrange, chez toi... tu n'as jamais songé à faire appel à un exorciste pour analyser tout ça ?
Le dernier exorciste que j'ai croisé pendant une partie de jeu de rôle (mon occupation-inavouable à mon âge) a fini en feu d'artifice. Vu que je n'en connais pas d'autres, je reste fidèle à mes vieilles habitudes de sage-femme quand, au petit matin après une garde bien remplie, tu t'aperçois qu'il s'en faut encore de 6 heures avant que la relève n'arrive.
Hors du café, point de salut pour mes neurones
Clôturons si tu le veux bien cette digression caféiné et revenons à toi. D’autres déclarations à nous faire pour mieux te connaître ?
Oui. Révélons tout de même quelques pans de ma personne : famille bourguigno-franc-comtoise depuis Henri IV (le coin était plaisant, les ancêtres y sont restés jusqu'à nos jours) rejetonne d'une institutrice aussi têtue qu'une bourrique et d'un matheux lunaire adeptes de cogitation philosophique, j'ai renoncé à une vie de porte-plume de musée pour mettre les mains dans le cambouis de la naissance auprès de mes congénères (pendant 42 ans tout de même).
Désormais je bulle sereinement dans mon jardin avec mes chats.
Tu as ouvert ton blog « Ma vie en rose » à partir de mars 2013, tu as écrit régulièrement, tous les mois ou presque, et puis plus rien depuis février 2020 ; que s’est-il passé ?
J'ai demandé ma radiation de l'Ordre des sages-femmes, et symboliquement je fais une pause dans mes anecdotes obstétricales, même si j'ai encore matière à de nombreux billets. A vrai dire, surtout des billets sombres, je ne veux pas décourager les lecteurs en vaticinant uniquement sur le côté obscur de l'humanité.
Un billet de blog est nécessairement influencé par le côté obscur ? Jamais le bon côté ?
Je suis optimiste non pratiquante, et j'ai mené plus de batailles perdues dans mes années Aide Sociale à l'Enfance que célébré de fins heureuses.
Bon bon bon, c’est noté. Et pour revenir aux origines, quelles raisons t’avaient poussée à créer un blog ?
Une bouffée d'aspiration littéraire, un retour à mes premières amours de khâgneuse scribouillarde, quand mes 17 ans se prenaient pour François Villon.
Qu’est-ce que le blogging et le micro-blogging (comme on disait dans le temps de Twitter) t’ont apporté dans la vraie vie ?
Une ouverture différente sur les autres, une façon différente de dialoguer, de réfléchir ; de nouveaux sujets d’intérêt, et de vrais amis.
Au fait, une explication concernant cette page accessible depuis le menu de ton blog ? (inutile de chercher à la supprimer, j’ai fait une copie d’écran 😏)
Ah aucune idée, je ne l'avais jamais remarquée.
Heureusement que mon examen suprême approfondi de ton blog est passé par là #monanalyse
Ceci dit, je n'ai pas encore creusé le bouzin #MaConfession
Pourquoi avoir souhaité connaître les joies et la gloire subséquente d’une interview dans le blog suprême ?
Un petit défi ?
Pourquoi petit ? 😒 On n'avait pas dit qu'on n'attaquait pas mon physique ?
Alors un grand désir de révéler au monde toute la puissance de ma personnalité par le truchement de ta plume.
Ah, cette réponse me convient mieux.
Depuis que tu connais Maître Roger (depuis quand, déjà ?) comment ta vie a-t-elle changé ?
Cela doit faire disons dans les 8 ou 9 ans... La petite routine du métro et les aventures matinales de Maître Roger, les analyses divertissantes dudit Maître, les interviews, toussa toussa, animent mes passages à la machine à tweeter.
Où souhaites-tu que Maître Roger t’invite à dîner parmi la foule de tes nouveaux fans pour cueillir les fruits de ta gloire subséquente ?
Au Dragon Vert à Lézeau.
C'est où, ça ? Tu as les coordonnées GPS ?
Dans les lointaines Terres du Milieu (je suis une vagabonde immobile, un pays n'a nul besoin d'exister matériellement pour que je le visite).
Quelle musique as-tu écoutée en répondant à cette interview ?
Le tic-tac de la pendule de mon grand-père (un magnifique carillon westminster !)
Quel est le prochain livre à ton chevet ?
La terre invisible d'Hubert Mingarelli.
Et l’obstétrique, dans tout ça ?
J'ai oublié ce que c'était, place aux jeunes.
Ah j'entends la doux glou-glou du café qui passe, il est temps pour moi, invétérée pessimiste joyeuse, de clore cette interview avec cette phrase d'Edmond Rostand, pour nous conforter en attendant les jours sombres qui s'annoncent, « c’est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière ».
C'était l'interview de Ebonannée Grandmère (@Tilleul56)
Pour en savoir plus :
Ma vie en rose | le sourire aux lèvres
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