Voici un militaire qui sait écrire. Qui a même un talent évident pour écrire autrement que dans le style désespérant d’un sinistre compte-rendu d’opération. Forcément, un militaire qui intrigue le pacifiste bêlant. Ça pourrait même l'agacer car le talent agace le besogneux, et ce ci-devant militaire qui a raccroché l’uniforme a eu le talent d'être un écrivain.
#monanalyse
le 12 OCTOBRE 2023,
J’ai lu « Ceux qui restent » après que le petit livre de poche m’ait crié « coucou » dans une de mes librairies habituelles. J’ai plusieurs librairies : une pour les livres de gauche, une pour les autres livres, une pour l’improvisation. Le petit livre m’a aussi dit « je suis écrit par Jean Michelin, souviens-toi, tu l’as rencontré ». C’était vers Pâques l’année dernière, son interview dans le blog suprême, quelques jours autours de la parution dudit bouquin, pas encore en poche.
Que sait le quidam, mal comprenant de la chose armée, sur ce qui se passe vraiment dans ces mystérieuses OPEX ? Que comprend-il à ce cri, « contact ! », s’il n’a jamais tenu un fusil avec l’autorisation de se défendre ?
Qu’est-ce que le quidam peut imaginer du stress post-traumatique des soldats ? Comment peut-il utiliser les mots « frères d’armes » sans ressentir le frisson que nous transmet Jean Michelin ?
L’officier connaît tout cela et a le talent de l’écrire. De le peindre, aussi, comme il peint la noirceur des hommes. De tous les hommes. Et la détresse des femmes.
Il faut lire « Ceux qui restent », pour ne pas en sortir indemne.
Et pour que la plume montre encore une fois qu’elle est plus puissante que l’épée.
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