Se trouvant dans « la fleur de la jeunesse », Marie Ployart alias Trayolp avait contacté le rédacteur suprême de feu mon web-journal satirique francophone de 1999 à 2019, impressionnée par son aura d’humour de bon goût et de culture, afin de l’interviewer pour enrichir son mémoire sur la désinformation qui était alors un art que l’on pratiquait avec brio. Le temps a passé et c’est aujourd’hui Marie qui répond à Maître Roger, devenu blogueur suprême, à propos de sa passion devenue son métier, au service des femmes.
#monanalyse
le 4 SEPTEMBRE 2021,
L'interview de Marie Ployart (@MarieTrayolp)
Pour en savoir plus :
Marie Ployart – Photographe du corps et de l'estime / Photothérapie – Nantes – Marie Ployart – Photographe du corps et de l'estime / Photothérapie – Nantes
Bonjour Marie, peux-tu te présenter à nos millions de lecteurs : qui es-tu, d’où viens-tu, où es-tu, où vas-tu ?
Bonjour les millions de lecteurs (et lectrices !)
Je suis Marie Ployart et je vais faire une chose que je n’aime pas : me définir par mon métier !
Je suis photographe et en phase de devenir aussi psychopraticienne, globalement je fais de la photothérapie (dans le but d’aider les gens à mieux accepter leur corps via la photo). Et en vrai ça me passionne tellement et c’est tellement un projet de vie fort que oui, ça n’a pas toujours été le cas mais aujourd’hui mon métier me définit !
Bon bien sûr je suis d’autre chose aussi, genre nantaise, trentenaire, tueuse de plantes d’intérieur, tout ça...
C’est une passion, de tuer les plantes ? Et l’émoji légume 🌱 que tu as accolé à ton pseudo dans Twitter, c’est une mesure de compensation ?
Hélas non, j’adore les plantes, mais je me suis rendue compte que ce que j’aimais le plus c’était les plantes sauvages, qui n’avaient pas besoin de l’humain. Qui se débrouillaient bien mieux sans nous. Alors je crois que c’est pour ça que je ne mets pas toute mon âme à faire survivre des plantes en pot dans ma maison, qui sont toujours un peu malades et assoiffées, même si esthétiquement ça vaut toutes les déco du monde
Qu’est-ce que tu peux révéler aux millions de lecteurs du blog suprême qu’ils ne verront pas dans ton interview chez France 3 Pays de Loire ?
Que j’ai failli me faire pipi dessus de stress mais que, tout va bien, j’ai survécu. (et ma maman a dit que j’étais formidable)
Nos millions de lecteurs (et lectrices) n’en penseront certainement pas moins que ta maman #monanalyse
Comment es-tu devenue photographe ? La photo est-elle une passion d’enfance ?
Les skyblogs se souviennent de mes premiers pas photographiques, oh ça oui ! Donc on peut dire que oui, c’est une passion qui est née au lycée, avec ma meilleure amie.
Ensuite j’ai fait d’autres métiers, j’ai eu des moments où j’ai plus trop fait de photos et puis en 2014 c’est revenu en force, en mode « soir et week-end ».
Au début je ne voulais pas en faire mon métier parce que la réalité du métier de photographe (aka faire des photos de mariage) ne m’intéressait pas. Ce sont les gens qui m’intéressent, et notamment leur faire du bien par la photo, me sentir utile. C’est ça que j’aime.
J’ai hésité TRÈS longtemps à en faire un métier (allo le sentiment de pas être légitime, la peur de l’échec, l’imposture) et puis 2020 a été l’année où j’ai décidé de me lancer.
2020... l’année du confinement... un lien avec cette décision de te lancer ?
J’ose dire à demi-mot que l’année écoulée a été la plus belle de ma vie à titre personnel (à demi-mot car je sais que ça a été un cauchemar pour beaucoup de personnes). Ça a été l’année de plein de changements : j’ai fini une reconversion en horticulture qui ne m’a pas convaincu (cf. les plantes qui vivent mieux sans l’humain), j’ai eu ma crise de « que vais-je faire de ma vie » et après un gros travail sur moi-même j’ai réussi à avoir le déclic, le sentiment que c’était le moment pour moi de me lancer, comme une évidence.
Et bordel ce que c’était une bonne décision.
Qu’est-ce que tes photos nous disent de toi ?
Ça c’est au spectateur et à son interprétation de le dire, non ?
En tout cas il y a des thèmes récurrents : la nature, les fleurs, le nu, la simplicité. Même si j’essaye de m’adapter à la demande de mes clientes, j’ai du mal à aller contre ces esthétismes-là.
Ce que ça dit de moi ? Globalement ce sont des thèmes qui définissent pas mal ma vie !
Bah tu vois bien que tes photos nous disent quelque chose de toi selon toi...
Oui mais chut, je suis timide.
Pourquoi travailles-tu toujours sans flash ?
Il y a une réponse honteuse et une réponse évidente, je commence par laquelle ?
Vas-y pour la honteuse.
C’est que je sais même pas me servir des flashs. En fait la technique ça m’intéresse pas. J’ai jamais fait d’école de photo alors j’ai pas les bon réflexes (tu l’as le jeu de mot ?). Puis bon, j’ai jamais eu besoin de m’en servir alors ça me manque pas...
Oui, j’ai le jeu de mot, bravo !
Et la raison évidente, maintenant ?
La évidente, c’est que dans ma pratique de la photo, le flash c’est trop artificiel, je trouve. C’est trop intrusif. La vie de tous les jours elle est sans flash, alors je n’en mets pas non plus !
Comment les gens viennent à toi pour être photographiés ?
Parfois sur un coup de tête, du genre « j’en ai marre de ne pas m’aimer, je veux que ça change, je ne réfléchis plus et je teste quelque chose de nouveau ».
Ou après une loooongue réflexion « je te suis sur instagram depuis plusieurs années et ça y’est je me lance ».
Dans tous les cas c’est avec l’envie de vivre un truc nouveau, un peu grisant et excitant, de pas avoir trouvé son bonheur ailleurs, ou justement d’avoir envie que ce soit complémentaire avec un suivi (psy, notamment). Il faut parfois qu’elles surmontent leurs pensées automatiques qui les empêchent de franchir le cap (« c’est pour les narcissiques », « et si je me trouve moche sur les photos ? », « est-ce que moi aussi j’ai le droit de m’aimer alors que je ne suis pas parfaite ? »)
J’aime bien ta réponse, merci. Mais en fait ma question était mal formulée, je cherchais aussi à te demander comment les gens viennent à te connaître : réseaux sociaux ? Les retombées de l’interview sur FR3 ? Le bouche à oreille ?...
Ah, je me suis demandée justement. Il y a un savant mélange d’un peu tout : les réseaux sociaux évidemment (même si j’essaye de pas tout miser là-dessus, je ne veux pas dépendre de l’algorithme et des censures) ; le référencement sur internet (qu’il faut que j’apprenne à mieux gérer) ; le bouche à oreille (qui je pense est le meilleur biais) ; et je prospecte auprès de professionnels de santé (psy, diététiciennes, etc) pour leur parler de mon travail et ce que ça pourrait apporter à leurs patientes en complémentarité de leur suivi.
Je ne sais pas mesurer si FR3 m’a apporté spécialement de la notoriété, par contre, pouvoir mettre la vidéo sur mon site, ça en jette B)
Ce sont surtout des femmes que tu photographies : c’est quoi leur problème (leurs problèmes ?), aux hommes ?
Essentiellement des femmes en effet, je ne t’apprends pas qu’aujourd’hui la charge mentale d’avoir un corps absolument parfait incombe surtout aux femmes !
Ça arrive peu à peu chez les hommes (car marketinguement parlant, ça serait dommage de ne pas vendre des produits minceurs à 50% de la population supplémentaire). Et cette charge mentale là, elle est tellement nulle et inutile, elle peut mener à une vie de rejet de soi et de l’autre, à la dépression, bref moi mon souhait secret c’est que les femmes se libèrent de leurs préoccupations d’un corps imparfait pour avoir le temps et l’énergie de changer le monde (et détruire le patriarcat).
J’approuve la destruction du patriarcat. Et j’approuve ta manière d’y procéder.
Force et honneur.
As-tu de nouveaux projets sur les internets ? Et d’ailleurs, il ne manquerait pas une section blog sur ton site pro ?
Eh bien SI ! Justement j’y travaille à cette section blog ! Je compte interroger des personnes à propos de leur rapport à leur corps, je compte parler de mes réflexions autour de mon métier (car il existe peu, pas ?, de réflexions sur le sujet), je veux parler de féminisme et de comment sortir d’un monde fait par et pour les hommes.
Bon et accessoirement je travaille à refaire mon site. J’ai aussi un projet d’expo itinérante. Et un atelier photothérapie avec des femmes en situation de précarité qui commence bientôt. Et peut-être un autre prochainement, avec des femmes et des hommes victimes de violences sexuelles. Et des projets d’ateliers avec une musicothérapeute. Et [...] (je dors peu)
Tu connais Maître Roger depuis de nombreuses années (8 ans ? 9 ans ?) et tu peux donc témoigner de comment ta vie a changé après l’avoir rencontré ; n’est-ce pas ?
C’est vrai que pour l’anecdote, j’avais interviewé le Grand Maître Roger Suprême pour mon master autour des sites de désinformation, alors que j’étais encore dans la fleur de la jeunesse.
Depuis ma vie a changé : j’ai eu mon master, j’ai travaillé, j’ai changé de métier 2 fois, j’ai déménagé 3 fois, j’ai des cheveux blancs.
Ah oui, « la fleur de la jeunesse », je me souviens aussi 🤦🏻♂️
Tu sais que le cours de l’existence de tous les interviewés du blog suprême est bouleversé après la publication desdites interviews ; des femmes nues se jetteront sur toi dans la rue pour que tu les photographies ; es-tu prête à cette nouvelle vie de folie ?
Tant que c’est pas des hommes...
Hu hu.
Où souhaites-tu que Maître Roger t’invite à dîner pour célébrer cette nouvelle vie et qu’est-ce qu’on mange ?
Tant qu’y a un plat végétarien (plus inventif qu’une salade de chèvre chaud), je viens.
ça doit pouvoir se trouver (sans chèvre en effet).
Quel est le dernier livre que tu as lu et pourquoi ?
Ce matin j’ai acheté 8 livres. J’en ai 10 en attente de lecture. Sans parler des romans, je crois qu’il y en a 6 qui m’attendent là. Bref les bouquins c’est la base de ma pyramide de Maslow, l’intégralité de mes pulsions capitalistes est dirigée vers ça. Du coup je commence par lequel ?
Eh bien commençons par celui que tu lis en ce moment, donc...
Celui que je lis en ce moment, « Votre cerveau vous joue des tours » c’est sur les biais cognitifs, pourquoi notre cerveau nous pousse à croire à certaines choses (au hasard : si je me trouve moche, je ne vais que voir les confirmations de ma croyance pour l’appuyer encore plus).
Sinon c’est des ouvrages sur la condition féminine, je m’attelle aussi aux grands auteurs de la psychologie.
Bref faut vraiment pas me lancer là-dessus j’te jure.
Mais si mais si, je ne regrette pas de t’avoir lancée là-dessus. Le blog suprême est aussi le lieu de poser ce type de questions intimes.
Quelle musique as-tu écoutée pour répondre à cette interview ?
Maintenant que tu le dis, j’ai oublié d’appuyer sur play...
Ah. Et tu es souvent distraite comme ça ?
Si peu.
(oui)
Et le cahier de vacances de @sorocite dans tout ça ?
Mais il FAUT s’abonner à la newsletter de Sorocité ! Ça interroge des questions hyper pertinentes autour du féminisme, ça laisse la parole aux premières concernées. Et j’ai eu l’honneur d’avoir une de mes photos favorites publiées dans leur premier cahier de vacances, eh oui.
C'était l'interview de Marie Ployart (@MarieTrayolp)
Pour en savoir plus :
Marie Ployart – Photographe du corps et de l'estime / Photothérapie – Nantes – Marie Ployart – Photographe du corps et de l'estime / Photothérapie – Nantes
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