Comme le temps passe, ainsi que le note le poète bien connu, et comme il est tonifiant pour le corps et l'esprit de retrouver les mots de Cali Rise dans le blog suprême. Lisez et mangez-en tous.
#monanalyse
le 4 SEPTEMBRE 2021,
L'interview de Calirise (@Calirise)
Pour en savoir plus :
Impudique magazine
Nous avions réalisé une interview de toi dans mon feu web-journal satirique de 1999 à 2019 et tu faisais partie des tous derniers interviewés, il y a donc un peu plus de deux ans. Malheureusement, en raison d’un incident technique non indépendant de ma procrastination, il n’y a pas eu de sauvegarde.
Quel souvenir gardes-tu de cette première interview par Maître Roger ?
De mémoire, l’interview avait eu lieu en 2018...
Je te chanterai ma réponse façon Jeanne Moreau : j’ai la mémoire qui flanche, je n’me souviens plus très bien, si ce n’est la sensation d’avoir passé un moment agréable à répondre à tes questions suprêmes et pertinentes.
Ma réponse est-elle suffisamment flatteuse ? Crois-tu que des lecteurs, qu’ils soient Twittos ou Twittas ou venus d’un autre monde, penseront que j’en fais un peu trop ? Je ne voudrais pas les énerver dès ma première réponse.
Tout va bien je pense, juste ce qu’il faut de flagornerie comme je l’apprécie. Et si je l’apprécie, il en sera forcément de même pour les millions de lecteurs réguliers du blog suprême.
Comment ta vie a-t-elle changé depuis cette première interview ?
Quelques jours après avoir été interviewée, j’ai changé d’environnement professionnel, poursuivi l’écriture d’un roman et commencé les recherches et la rédaction de deux autres.
C’est fou comme l’effet est rapide et bénéfique ! Par contre, je soulignerai que mon compte en banque est toujours aussi raplapla. Ma banquière était tellement désespérée qu’elle a préféré changer de cliente.
Il aurait fallu que j’interviewe aussi ta banquière, évidemment.
Pourquoi avoir désiré une nouvelle interview dans le désormais blog suprême ?
@AlbertoLexBat n’avait pas lu la première et j’écoute toujours ce que me dit un avocat. Surtout celui-ci qui a réussi à me faire participer au challenge 1000 Pompes pour les 100 ans de la Gendarmerie mobile.
Et puis, tenter de répondre avec humour à tes nouvelles questions est aussi un défi. Il est très rare que je refuse un cap ou pas cap.
Grande est l’influence d’Alberto, nous en avions parlé dans son interview #monanalyse
Parlons de ta bio Twitter : «écrivain»… et non écrivaine ou autrice ?
Je suis souvent à cheval sur les mots que j’emploie, ainsi que sur l’orthographe et la grammaire. Ex enfant zèbre, curieuse d’apprendre le monde, je passais autant de temps à grimper dans les arbres ou sur les toits, qu’à observer une colonie de fourmis, un vol de papillon ou un héron qui pêchait des gardons.
Mon grand-père était un instituteur en retraite, il a découvert très vite que je savais lire bien avant le CP. J’étais la seule de ses petits-enfants à avoir l’autorisation d’entrer dans son sacro-saint bureau et à pouvoir utiliser ses encres rouge et noire et son tampon. Par contre, il surveillait mon apprentissage et me fournissait des anciens manuels scolaires emplis d’exercices à trous.
Quand il est décédé, ma grand-mère a pris le relais. C’est avec elle que j’ai appris à dompter les grilles de mots croisés, l’imparfait du subjonctif, le noms réels des écrivains qui publiaient sous pseudonymes et certaines règles mathématiques. C’était une maîtresse comme aimait à le rappeler mon grand-père.
Ma mère était aussi une battante qui, contrairement aux prédictions des oncologues a combattu plusieurs cancers pendant sept ans.
Une de mes tantes, féministe de la première heure, nous (les filles de la famille) a toujours répété d’assurer nos arrières, c’est-à-dire, être financièrement non dépendante d’un homme.
Toutes ces femmes et bien d’autres encore - Colette, George Sand, pour ne citer que ces deux-là - m’ont appris ce que signifiait être une femme libre dans un monde [dé]tenu par les hommes.
Tout cela pour te répondre que je n’ai nul besoin d’ajouter un « e » au mot écrivain pour me sentir femme. Quant au vieux mot autrice, je n’en aime pas la sonorité.
Par ailleurs, puisque par ces mots nous évoquons l’écriture, avoir inventé l’écriture inclusive est pour moi une aberration. De fait, elle exclut beaucoup de personnes qui ont des difficultés d’apprentissage de la langue française écrite.
Ah, tu as connu Colette et George Sand. Je te voyais plus jeune...
Un problème de vue, sans vouloir te vexer. Je suis la plus âgée des trois. ;)) Se libérer des injonctions des magazines féminins ou autres, c’est vital. Ressentir, y a que cela de vrai !
Revenons à ta bio Twitter, où tu précises être «Proprio d’impudique magazine» : c’est moi ou bien le site dudit magazine n’a pas beaucoup bougé depuis la dernière fois ?
Impudique Magazine a effectivement peu bougé depuis la dernière fois. Ayant plusieurs casquettes professionnelles et travaillant sur plusieurs projets, je l’ai quelque peu délaissé. Au grand dam des maisons d’éditions qui aimerait que je publie de nouveau les critiques littéraires de leurs romans. Ou des fidèles qui réclament de nouveaux textes. J’ai dû aussi faire face à plusieurs gros problèmes de santé qui ont retardé mes publications.
Vivre pleinement chaque instant et changer de vie est, pour moi, le plus important aujourd’hui.
J’annonce ici qu’il y aura bientôt une nouvelle rubrique où l’on pourra acheter directement mes romans sous plusieurs formes (numériques, papier, audio...).
Merci pour cette annonce ici qui réjouit le cœur et l’âme.
Toujours ta bio... « Libraire piano bar à Trifouillis-le-Baveux » : que lit-on dans ta librairie ? Et qu’y écoute-t-on ?
On peut y lire des livres qui ne bénéficient pas du battage médiatique dont est entouré un roman d’une Amélie Nothomb, d’un Guillaume Musso ou d’un Frédéric Beigbeder, par exemple.
Mes goûts musicaux étant éclectiques, au piano-bar, on peut écouter aussi bien de la musique classique que du jazz, de la soul, du blues, du funk, du rap, du rock ou encore du folk, de la country. Je fonctionne à l’instinct. Là encore, il n’est pas rare que ma clientèle entende des titres qu’elle ne connaissait. Ou que moi-même, en parlant avec les uns ou les autres, j’en découvre de nouveaux.
Les soirées organisées permettent aux personnes qui s’y rendent de rencontrer des écrivains ou d’écouter un pianiste talentueux parfois accompagné d’un chanteur ou d’une chanteuse.
Trifouillis-le-Baveux est une petite ville où règne une joie de vivre communicative. N’hésitez pas à nous rendre visite !
En tant qu’analyste suprême de Trifouillis-le-Baveux et tenancier du bouge séditieux, je ne peux que plussoyer à ton invitation.
Ce bouge séditieux que tous les habitants fréquentent y compris ceux des communes voisines. Mais personne ne l’avouera, bien sûr !
Je lance dès maintenant l’apprentissage de la choré que danseront les Pom-pom girls le jour de ton arrivée ! Et la répétition de la chanson écrite spécialement pour toi !
Ton sens aigu de l’organisation événementielle force l’admiration.
Finissons ta bio... « Observe la vie et les êtres avec une curiosité sans cesse renouvelée » : qu’as-tu observé dernièrement ?
Un gros pépère hérisson qui prend plaisir à venir gambader dans mon jardin et à retourner les gamelles dans lesquelles je mets des pelures de légumes ou des croquettes pour chat.
Blague à part, je n’aime pas ce que je vois ni ce que j’entends, ici ou là. Pour mon confort mental, j’ai choisi depuis des années de ne plus regarder la télévision, de ne plus écouter la radio, de ne plus lire des journaux. De même, je me suis éloignée des RS. Ce qui ne m’empêche pas d’être tenue informée des évènements principaux par des personnes qui ont toute ma confiance.
Un écrivain observe tout ce qui l’entoure, un photographe fixe un instant de ce monde en perpétuel mouvement. Des professionnels de l’édition et de la photographie ont dit que j’avais les compétences pour exercer ces deux métiers. De par ma formation universitaire, je sais prendre le recul nécessaire pour avoir une vision macro, méso et micro. Ce qui permet d’analyser plus finement les évènements.
Depuis plusieurs années, j’observe une augmentation des jugements à l’emporte-pièce sur tout et n’importe quoi. La plupart d’entre nous ont les yeux fixés sur leur téléphone et quand ils relèvent la tête, c’est pour regarder des émissions où de pseudo journalistes invitent de pseudo intellectuels qui énoncent des idées nauséabondes. Les politiciens mènent un jeu dangereux en jetant de l’huile sur le feu sur l’agitation ambiante. Ils excitent les uns et les autres, contre les uns ou les autres. Pour quoi si ce n’est se maintenir à un pouvoir auquel ils s’accrochent comme des morpions à des poils de cul.
Toutes ces personnes favorisent l’exacerbation d’un racisme qui est devenu ordinaire, aidées en cela par des mouvements religieux intégristes (quelle que soit la religion) qui souhaitent que la société fixe des règles imposant une morale moyenâgeuse. Ainsi, certains ont réussi à faire annuler la distribution de films ou à détruire des monuments, brûler des livres, tuer des journalistes, des chanteurs, par exemple. Or, si un être humain n’a plus accès au savoir et à la culture, que devient-il ? Je précise que je ne tiens pas ces propos en regardant uniquement ce qu’il se passe en France.
J’évoquais plus haut l’écriture inclusive qui en vérité exclut en rendant les idées illisibles. De même, est apparue la catégorisation des êtres humains selon leur genre ou selon leur statut. Il faut absolument coller une ou des étiquettes à l’autre. Comme si sans cette « marque », l’autre n’existait pas. Même si l’autre a un parcours de vie similaire, il sera différent de soi car chaque être est unique.
Que signifie aujourd’hui faire société ? La mode est à écraser les plus faibles que soi par tous les moyens possibles et imaginables. Est-ce que les mots liberté, démocratie, laïcité, entraide veulent dire encore quelque chose ?
Vivre, ce n’est pas devenir esclave de son travail avec de moins en moins de moyens alors que la technologie progresse.
La haine grandit, le monde régresse.
L’arrivée de la pandémie, entre autres, a possiblement changé la donne. Nous ne sommes qu’au début de ce bouleversement mondial. Chacun devient de plus en plus individuel, la tête dans le guidon, bourré d’anxiolytiques et d’antidépresseurs, crevant de trouille de se retrouver sans moyens financiers pour s’acheter le dernier iPhone ou tuer par son voisin. Je caricature à peine.
Sinon, mon voisin à la Ferrari tond depuis 14h00, le hérisson roupille à l’abri, mon amant m’envoie des sextos et le soleil brille.
Heureux hérisson qui échappe aux affres de ce monde que tu décris avec tant de précision et qui nous effraie, souvent.
Que souhaites-tu à l’humaine condition pour les années à venir ?
Je souhaite que chacun écoute l’autre, s’intéresse à lui, à sa culture, à ses différences en oubliant ses apriori ; que la peur de l’autre disparaisse ; que l’accès au savoir et à la culture soient possible à tous ; que chacun prenne le temps de vivre en prenant soin de lui, des siens et des autres ; que chacun vive ses envies profondes en respectant la nature et les autres qui l’entourent ; que chacun ait suffisamment d’argent pour avoir un toit et de quoi manger et se chauffer ; que le pouvoir que nous concédons aux extrémistes et aux intégristes disparaisse.
Votez pour moi !
Et que te souhaites-tu à toi ?
De vivre encore longtemps de belles rencontres et de nouvelles aventures.
Tu es déjà une idole pour tous les twittos (hormis l’abruti qui a signalé ta PP historique), comment te prépares-tu à être encore plus une idole après la publication de ton interview dans le blog suprême ?
Mandieu ! Je ne sais que répondre, je n’idolâtre personne et n’ai jamais pensé être une idole. Si cela arrivait et que certains bien-pensants souhaitent ma disparition, qu’ils me laissent au moins choisir ma mort, soit mourir en ayant un dernier orgasme.
L’épectase pour tous, voilà un excellent programme électoral qui s’ajoute avec grâce à tes considérations précédentes sur « faire société » qui ont sans aucun doute une grande valeur politique.
Où désires-tu que Maître Roger t’invite à dîner pour aller à la rencontre de tes fans et quel sera le menu ?
Je te propose de venir dîner dans mon jardin. Je cuisinerai des plats simples mais délicieux et épicés, que tu aimes manger de la viande ou sois végétarien. Précise-moi si tu es allergique à un aliment... et pense à apporter une bouteille de bon vin.
Je préviens mon agent, mes gardes du corps et mes avocats qu’il risque d’y avoir du grabuge à l’entrée ou comment ça se passe ?
Mes services de sécurité prendront langue avec tes gardes du corps pour régler les détails indispensables.
Qui souhaites-tu recommander pour une prochaine interview ?
Je ne sais pas si tu les as déjà passés sur le grill mais j’adorerais que tu interviewes @Proc_Kerguelen, @FerhatNawel, @GendAudibert, @renegloaguen et @cynorrhodons.
Comment ça, tu ne sais pas ? Tu ne lis pas avec la plus grande attention et le plus vif intérêt toutes les interviews publiées dans le blog suprême ?
Euhhhhh je ne sais pas lire. Mais ne le répète pas, je compte sur toi. <3 <3 <3
Quel est le dernier livre que tu as lu et pourquoi ?
J’ai commencé « Meurtre en direct » de Carol O’Connel que mon voisin à la Ferrari m’a donné.
Mais comme je reçois des proches depuis plusieurs semaines ou que je réalise des travaux, il est loin d’être terminé.
Quelle musique as-tu écoutée pour répondre à cette interview ?
Le bruit des tondeuses de mon voisin à la Ferrari. Oui, il a aussi plusieurs tondeuses et j’ai répondu en terrasse, sous mes bouleaux par 26°.
Et la pergola, dans tout ça ?
Elle embellit de jour en jour. Il est prévu que j’y construise un four à pain et à pizzas et que j’y installe un brasero et un minibar. Un endroit de plus où passer des moments agréables en belle compagnie.
Parfait pour y déguster la viande proposée précédemment et que nous arroserons d’un Saint Emilion tout simple, car il en existe que j’aime bien.
Je tiens à te remercier d’avoir accepté la suggestion de @AlbertoLexBat.Je tiens aussi à remercier toutes celles et tous ceux qui me suivent sur TT, sauf celui qui a signalé la photo de mes jambes pour pornographie, et particulièrement @Maitre_Eolas qui m’a nommée avocate.
Est-ce que quelqu’un aurait vu Jiro, mon chat siamois ?
C'était l'interview de Calirise (@Calirise)
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