Est-ce que Nathalie a mis un peu de temps à trouver le temps de répondre à son interview dans le blog suprême ? Oui, mais c'était pour mieux nous inviter à suivre ses traces, avec plaisir...
#monanalyse
le 20 JANVIER 2022,
L'interview de Nathalie Raoux (@RaouxNathalie)
Pour en savoir plus :
Carnets Walter Benjamin
Bonjour Nathalie, qui es-tu ? Où vas-tu ?
Une philosophe de formation devenue historienne. Une spécialiste de Walter Benjamin partie sur les traces d’un dessinateur juif allemand, Wolfgang Hamburger. Bref, une « chiffonnière » pour parler comme Benjamin qui va où les traces la mènent.
Tu es sur twitter depuis octobre 2018 ; qu’étais-tu venue y chercher ? Qu’y as-tu trouvé ?
Je ne cherchais rien de particulier. Mais ce que j’y ai trouvé est précieux : des ami(e)s, des soutiens, des personnes passionnées avec lesquelles échanger et partager. Et Maitre Roger, bien sûr !
Bien sûr, j’ai l’habitude, toutes ces femmes qui s’inscrivent sur Twitter juste pour m’envoyer des DM…
Enfin, revenons à toi. Pourquoi avoir choisi cette PP ?
Parce que c’est un dessin d’Anne par Wo. Et une sorte de promesse que je m’étais faite, un jour j’écrirai la biographie de Wo. On y est !
Parlons de ta bio où, à l’heure où cette interview est préparée, figure cette citation : «par la trace, nous nous emparons de la chose. Par l’aura, elle s’empare de nous.» Et par le tweet ? (Tu as tout le temps pour répondre en une dissertation à cette question)
« Par le tweet, la trace se répand » (Walter Benjamin, citation apocryphe, 2022)
Pourquoi Walter Benjamin ?
Parce qu’Adorno sur lequel j’étais censée plancher m’est littéralement tombé des mains. Et que je me suis dit qu’un intellectuel qui avait fait des émissions de radio pour les enfants ne devait pas être un mauvais bougre. Je n’ai pas été déçue !
Des gens sur le réseau dit social t’ont trouvée « désolante » et « pas sérieuse » : c’est pas un peu pénible d’être sur Twitter, parfois ?
Si, enfin, cela le serait moins si chacun s’occupait de ses propres Tweets sans aller zieuter chez le voisin (mon analyse)
C’est @noemie_issan qui m’a recommandé de t’interviewer. Qu’as-tu ressenti quand tu as appris cette nouvelle ?
J’ai été heureuse et touchée, forcément. J’ai beaucoup d’amitié et d’estime pour Noémie. Je ne peux m’empêcher quand je la lis de penser à ce que Benjamin disait de Scholem « en toi, j’ai découvert le judaïsme vivant ».
Pourquoi avoir finalement accepté cette interview après les dénégations d’usage ?
Qui suis-je pour refuser une interview de Maître Roger ?!
À ton tour, qui veux-tu inviter à s’exprimer dans le blog suprême ?
Réponse à venir, il faut que je réfléchisse, tu as interviewé déjà plein de personnes auxquelles j’aurais spontanément pensé.
Tu peux recommander une personne qui a déjà été interviewée : c’est bon pour ma procrastination 😇
Depuis que tu connais Maître Roger, comment ta vie a-t-elle changé ?
De fond en comble, ou presque. Enfin, des dizaines de post-il de toutes les couleurs « ne pas oublier l’interview de Maitre Roger » ont égayé mon quotidien (et ma mauvaise conscience) !
Et un zeste de mauvaise foi, aussi, je vois.
Adepte quotidienne du blog suprême et fine connaisseuse de la vie numérique, tu n’ignores sans doute pas que ta vie va être bouleversée par la publication de ton interview chez Maître Roger. Des chercheurs se battront pour être lauréats de ton jury. Cent mille pétales de roses se déposeront sur tes chemins, tu marcheras désormais pieds nus. Comment te prépares-tu à cette nouvelle vie de gloire ?
Je pense fermer ce compte. Comme Benjamin je ne veux pas « être reconnu(e) mais confondu(e) ».
Où souhaites-tu que Maître Roger t’invite à dîner quand tu seras célèbre et marchera sur les chemins de pétales de roses que fouleront désormais tes orteils délicats ?
Dans mon restaurant préféré, pas le meilleur, pas le plus classe, mais celui où j’ai passé plein de bons moments : L’Auberge Ravoux à Auvers s/Oise. Ceci sous réserves que Noémie Issan ne nous invite pas à déguster quelque délice, bien sûr !
Parfait pour le restau, j'approuve. Et au passage, je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas aller à Auvers ET AUSSI déguster des délices avec Noémie #monanalyse
Hormis les questions brillantes de Maître Roger, quelle est la dernière chose que tu as lue avec plaisir ? Et sans plaisir ?
Avec plaisir, le magnifique livre de Jérémie Foa « Tous ceux qui tombent » que j’ai dévoré. C’est du Benjamin à l’oeuvre ! Je te rassure, ça se lit comme un polar.
Sans plaisir ? Des circulaires nazies. Mais, sauf à y être obligée, je ne lis rien sans plaisir. J’abandonne.
Quelle musique as-tu écoutée pour répondre à cette interview ?
Une chaine d’info en fond sonore, tu parles d’une musique...
Quelle image choisis-tu pour illustrer ton interview et pourquoi ce choix ?
Un dessin de Wo et d’Anne, bien sûr. lls occupent mes journées et mes pensées. Tu ne te tireras pas de cette interview sans que je t’en ai parlé.
Ce qui devait arriver arriva. Il n’y a nulle part de trace division 4 allée 17 de la dernière demeure d’Anne et Wo. Qu’ils reposent en paix pic.twitter.com/rcj9wNoN47
— Nathalie Raoux (@RaouxNathalie) January 17, 2022
Et l’Allemagne, dans tout ça ?
C’est pas sympa de remuer le fer dans la plaie. Je me demande quand je vais pouvoir y retourner !
D’accord, changeons de dernière question.
Et Wo dans tout ça ?
Ah quand même, on y vient !
Wo, c’est un projet de longue date (2007) mais cet enfant terrible n’a ressurgi que récemment dans ma vie quand j’ai pu avoir accès à ses archives que je pensais perdues ou tout au moins dispersées. Maintenant que j’ai suffisamment de matière, enfin, je peux espérer travailler sur sa biographie. Tout reste à faire ou presque. Mais, de Berlin où il est né à Paris où il s’est suicidé en 1940, en passant par la Palestine et l’Espagne où il a combattu, il a beaucoup à nous dire - et surtout à nous montrer - de ces années-là !
Merci Nathalie, et j'invite les millions de lecteurs du blog suprême à lire ton interview dans le magazine Akadem à propos de Wo.
C'était l'interview de Nathalie Raoux (@RaouxNathalie)
Pour en savoir plus :
Carnets Walter Benjamin
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