Une blogueuse dans les années 2020 et qui avoue être une experte mondiale de Croq'Carottes, le jeu infernal bien connu de centaines de parents devenus hésitants à son contact ? Il fallait absolument l'interviewer...
#monanalyse
le 25 FEVRIER 2022,
L'interview de 30-Something (@30somethingnss)
Pour en savoir plus :
Thirty-something... And still struggling
Bonjour 30, qui es-tu ? Où vas-tu ?
Bonjour !
Je suis Thirty et je vais... Sur mes 40 !
D’où vient ton pseudo ? (C’est bien un pseudo, 30 ?)
C’est bien un pseudo, oui 😁
D’ailleurs mes enfants ne s’appellent pas non plus Jaguarondi et Flerken...
Ça vient du fait que quand j’ai créé mon blog, j’arrivais à cette période de la trentaine où on réalise que d’être adulte est une grosse arnaque, qu’on n’est pas du tout là où on avait prévu d’être et surtout qu’on n’a toujours pas bien compris ce qu’on faisait là.
Au lieu du tableau utopique « une summer carrière, un enfant et demi, un mec, un break garé devant un pavillon de banlieue et un labrador », j’étais mère d’un bébé qui ne voulait pas dormir, j’essayais de convaincre mon mari de vendre sa voiture de kéké et on vivait dans une location miteuse du ministère de la défense... Mais contre toute attente, ça m’allait.
J’aimais cette idée de « Thirty-Something and still struggling », ou « Trentenaire et toujours en galère », pour nos amis Québécois... Avec cette notion intraduisible de lutte matérielle mais pas seulement.
De difficulté à se sentir légitime en tant qu’adulte pas très conformiste...
Quand as-tu créé ton blog «Parentalité hésitante, lifestyle peu enviable, féminisme débutant et bouffe locale» ?
Lorsque Mary Poppins, bénie soit-elle, a accepté de garder ma fille. J’ai enfin pu reprendre une activité pro, avec l’idée de tenter de vivre de mes textes...
Au fait, on s’y prend comment pour être parent hésitant ?
On admet une fois pour toutes qu’on n’a aucune idée de comment faire faire ce qu’on veut à notre chers petits 😂
Du coup quand ça merde on n’est pas surpris et on est déjà prêt à changer notre fusil d’épaule !
Merci pour ce bon conseil, je ne doute pas qu’il sera utile à moult des millions de lecteurs et lectrices du blog suprême.
Ta rubrique « à propos de… moi » commence par ces considérations fortes : « Je n’ai jamais été aussi heureuse que depuis que j’ai joyeusement accepté de rater ma vie ». Ça aurait été quoi, la réussir ?
J’ai été élevée avec l’idée très forte que l’on devait cocher certaines cases pour être conforme à ce qu’on attendait de nous.
Et que ne pas se conformer à ces normes c’était très, très grave.
Je n’y suis pas parvenue dans le temps imparti, ma mère déplore d’ailleurs avoir échoué à m’élever correctement (vrai de vrai), donc selon les critères officiels j’ai raté ma vie.
Sauf que les critères officiels, ils me tentaient pas trop, ça me faisait moyennement envie, Pleasantville. J’ai donc grandi un petit coup et accepté que puisque de toute façon je ne serais pas là où l’on m’attendait, autant aller où j’en avais envie. Et cette aventure-là me rend très heureuse.
Tu écris un blog, tu lis d’autres blogs, tu publies des tweets en rapport avec ton blog… c’est pas un peu démodé tout ça ?
C’est exactement ce que j’ai dit à ma frangine quand elle m’a conseillé de me lancer ! Pour moi les blogs c’était les Skyblog avec paillettes clignotantes des années 90, les carnets des médecins comme Fluorette et Jaddo, les chroniques de Maître Mô... Je pensais que c’était dépassé. Mais elle m’a convaincue que c’était encore in et comme elle est dans le marketing, je l’ai crue sur parole.
J’ai découvert un espace d’expression libre où on peut piocher, échanger, apprendre et s’entraider sans même se connaître.
Et puis de toute façon j’ai toujours aimé faire les trucs à la mode dix ans après tout le monde 😏
Moi-même ayant lancé le blog suprême en 2021, je ne peux que comprendre ta réponse.
Par ailleurs, tu comprendras que « faire les trucs à la mode dix ans après... » amène la question complémentaire : quels autres trucs as-tu faits dix ans après la mode ?
Quand mes camarades se pâmaient devant les boys band, j’écoutais Indochine, Nirvana et la Mano Negra. Je suis une grande fan des pantalons 70’s devant l’éternel, j’ai mis cinq ans à accepter d’assortir le bleu et le noir, mais seulement en dernier recours quoiqu’en dise Yves Saint Laurent. Je viens juste d’accepter de rentrer mon t-shirt dans mon pantalon et je ne le fais que quand personne me regarde.
J’ai attendu d’avoir 35 ans pour m’acheter un gaufrier (mais c’est un Frifri, le gaufrier de la maturité).
Le contretemps est délicieux.
D’après mes suprêmes recherches, ton tweet le plus populaire est celui-ci :
Raté. pic.twitter.com/a7rjdsEQm4
— 😷 30-Something and still struggling (@30somethingnss) July 29, 2020
Que nous apprend-il sur notre monde contemporain ?
Que nous aimons le comique de situation.
Et au fait, que cherchais-tu en t’inscrivant sur Twitter en 2010 ? Et l’as-tu trouvé en bientôt 48.000 tweets ?
En 2010 je cherchais à comprendre comment fonctionnait twitter et je n’ai rien compris.
Quand je suis revenue en 2018, je cherchais à faire connaître mon blog et c’est Frangine qui m’a poussée à m’y remettre. Visiblement c’était le réseau social des punchlines et des brèves, c’était pour moi.
Contre toute attente j’y ai appris énormément, travaillé ma tolérance, mon ouverture d’esprit, bien bossé le lâcher prise aussi ! J’y ai trouvé des copines, des amies, découvert la sororité et même un travail.
C’est @AudreyHepBlonde qui a recommandé que tu sois interviewée dans le blog suprême. Où étais-tu, que faisais-tu quand tu as appris cette merveilleuse nouvelle ?
J’étais en train de tchatcher avec mes copines sur notre DM de mamounes 😄 !
À ton tour, à qui souhaites-tu de connaître les joies célestes d’une prochaine interview ? (Un seul @ possible je serai intraitable)
C’est un choix cornélien, je suis tourmentée par tant de responsabilités...
Je vais nommer @Fables_21e qui, à mon arrivée sur Twitter, m’a permis de faire un grand bond en avant dans le féminisme et qui mène des réflexions passionnantes sur la condition de toutes les femmes.
Il en sera ainsi, l’heureuse nommée sera invitée à communiquer dans mes DM pour prendre connaissance de la procédure d’interview.
Depuis que tu connais Maître Roger, comment ta vie a-t-elle changé ?
Mes cheveux sont plus doux, déjà.
Ensuite j’ai remarqué que ma vaisselle avait moins de traces de calcaire. Et pour finir ma voiture ne fait plus ce petit bruit étrange en cinquième.
Que. Du. Positif.
👍🏻 et pourvu que ça dure #monanalyse
Tu n’ignores certainement pas que tu vas devenir une star dans toute la galaxie dès le jour de la publication de ton interview dans le blog suprême. Comment te prépares-tu ?
Nous avons réuni un conseil de famille, au cours duquel nous avons expliqué aux enfants que dorénavant ils devraient m’appeler par mon pseudonyme et prendre rendez-vous avec mon agent pour jouer à Croq’Carottes avec moi. Ils l’ont bien pris, évidemment car je suis une mère exceptionnelle et qu’ils m’obéissent en tous points, sans jamais discuter.
Ah Croq’carottes... des années que je n’y ai plus joué, merci les enfants qui ont grandi...
Ils ont sorti une nouvelle version avec un pont-levis et une petite taupe, je suis sûre que tu adorerais.
Je n’en doute pas.
Où souhaites-tu que Maître Roger t’invite à dîner quand tu seras une star ?
Dans un bar à jeux strasbourgeois appelé le Philibar. Comme ça on pourra manger des bons hot dogs et faire une ou deux parties avec des gens chouettes.
Des parties de quoi ? 😳
Si j’osais, je te proposerais un loup-garou mais je ne veux pas t’effaroucher.
Un petit Seven Wonders en apéritif ? Ou Unlocked, histoire de tisser des liens en coop.
Attends, je googlise tout ça et je te reviens.
Hormis les questions inspirantes de Maître Roger, qu’as-tu lu de particulièrement marquant ces derniers jours ?
J’essaie de lire « L’art subtil de s’en foutre » quand j’ai cinq minutes et le cerveau opérationnel. Chaque page me fait du bien, comme un massage de l’ego.
Quelle musique as-tu écoutée pour répondre à cette interview ?
J’ai écouté Ben Mazué et Pomme. C’est mes doudous en ce moment.
Quelle image choisis-tu pour illustrer ton interview et pourquoi ce choix ?
C’est une très ancienne photo du village sur laquelle on peut voir un bout de ma maison (mais je ne vous dirai pas laquelle 😉).
C’est actuellement mon (très) gros projet, un peu fou, passionnant et sur lequel je mise énormément. Elle est destinée à devenir notre camp de base, à la fois le point de chute, le cocon et la forteresse de notre famille qui vit toujours un peu dans les cartons. Je la veux une constante dans l’enfance mouvante de mes enfants.
Elle a une belle histoire, elle a abrité de nombreuses familles. Et plus j’y travaille, plus je la modèle selon notre organisation, nos habitudes, nos goûts et nos besoins... Plus je l’aime.
C’est un drôle d’attachement, une maison.
Et le podcast, dans tout ça ?
Le podcast c’est un nouveau paragraphe dans mon CV « atypique ». Une très belle aventure qu’Emilie Cruvelier m’a proposé de partager avec elle et qui dure depuis un an déjà. J’y retrouve mes trois grandes amours professionnelles que sont le droit, la santé et raconter des histoires. Ce sont aussi de nouvelles rencontres en permanence, de nouveaux défis techniques et éditoriaux, j’adore ça. Toutes ensemble on apporte notre pierre à l’édifice pour permettre aux femmes de se connaître, d’être actrices de leur santé et maîtresses de leurs prises en charges, c’est à la fois valorisant et galvanisant d’avoir cette opportunité.
Faudra que j’apprenne ce paragraphe par cœur pour mon prochain entretien d’embauche...
C'était l'interview de 30-Something (@30somethingnss)
Pour en savoir plus :
Thirty-something... And still struggling
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