Il agit pour l'église autant que pour les mocassins, dans la tolérance et la bienveillance, et vit dans l'espoir d'une moustache. Une interview toute en nuance, parfaite pour entamer le Carême.
#monanalyse
le 2 MARS 2022,
L'interview de JJ (@jjdandrault)
Pour en savoir plus :
Agir pour notre Église – Pour une maison sûre
Bonjour JJ, qui es-tu ? Où vas-tu ?
Bonjour Maître, et merci d’accueillir l’insignifiant personnage que je suis en ces nobles colonnes. Ce qui répond à votre première question.
Quant à la seconde, à l’instar de tout un chacun, je ne fais que suivre mon étoile là où le vent me portera.
Tu es sur Twitter depuis dix ans : quelle était ta quête et qu’as-tu trouvé sur le réseau à l’oiseau bleu ?
Outre la curiosité devant cet outil protéiforme et mon ego déjà grandissant, je dois confesser avoir à l’origine rejoint ce réseau pour les bas offices d’un candide militantisme.
Il va sans dire que j’y ai trouvé tout autre chose, en l’espèce une occasion formidable de rencontrer des personnes aussi érudites que différentes de celles que je côtoie au quotidien, sources d’une ouverture d’esprit et au monde dont je mesure chaque jour la valeur.
Ta bio est de Nietzsche : pourquoi ? Comment ?
Cette phrase concentre plusieurs de mes tropismes : l’allemand, la musique, le cynisme et les trottoirs de soie sur les revers.
Le cynisme ? Où ça donc ? (Ou bien je le serais tellement que je ne me rends plus compte ? 😳)
J’adore le cynisme, dans vingt, trente ans y’en aura plus.
Et je rêve secrètement d’avoir un jour une moustache comme ça.
À quoi ça sert, une moustache ?
Le style.
Ton profil Twitter indique pour site web : agirpournotreeglise.fr ; mêmes questions : pourquoi ? Comment ?
Il s’agit d’un collectif créé avec d’autres twittos ayant pour objectif, au travers un travail de réception du rapport Sauvé, d’encourager les réformes nécessaires de l’Église catholiques pour lutter efficacement contre les abus sexuels.
Et ça marche ? L’Église en est contente ? Le pape a toujours autre chose à faire ?
Sans savoir si notre action a pesé, la reconnaissance officielle de la responsabilité systémique des abus par les évêques français est un bon point de départ.
Est-ce que les réseaux dits « sociaux » sont une terre d’évangile acceptable ?
Les réseaux sociaux ne sont qu’un miroir de notre société. D’ailleurs, nous n’y sommes pas plus anonymes que quand nous allons chercher le pain : sans forcément connaître le nom de la personne que l’on croise tous les jours, on finit par ne plus la considérer comme une étrangère.
Ce ne sont pas non plus des états d’un « continent numérique » qui serait décorrélé de la « vraie vie », mais un espace de sociabilisation comme un autre. À ce titre, je pense être un aussi piètre exemple de chrétien sur Twitter que dans le reste de mes occasions d’interactions avec des êtres humains.
Devons-nous créer agirpournotretwittos.fr ?
Essayons d’avoir de l’attention les uns envers les autres, ce sera déjà bien !
Les premières questions de cette interview te sont envoyées le premier jour du Carême : quelle conclusion pouvons-nous en tirer sur l’influence du blogueur suprême ?
Grâce à mon engagement sans limite (et de la flemme de réouvrir le pavé qui occupe ma table de chevet), je suis parvenu à répondre alors que nous sommes encore mardi gras, et que je n’ai même pas mangé de crêpes : le Carême n’a même pas commencé que je l’ai déjà raté.
Pour autant, le choix dans la date de l’hôte de ces lieux est fort à propos, m’incitant ainsi à oser entreprendre l’édification sans détours de son auditoire par quelque diatribe. Soyons donc téméraires et choisissons un thème aussi ambitieux que fort à propos : la conversion des cœurs et l’amour de son prochain. Eh, donc, en un mot comme en cent : c’est bien.
Je cherche la contrepèterie dans « la conversion des cœurs et l’amour de son prochain » mais j’ai toujours été nul en la matière 🙄
Elle n’est pas faite pour les cerf-volants.
😒
Bon bon bon… Ton interview a été recommandée par @Sable_60CH ; c’est le moment de parler de ta tolérance envers les gens qui portent des mocassins à frange : qui sont-ils ? Quel jugement malgré tout bienveillant porter sur eux ?
Le mocassin à franges est au bourgeois ce que le bon goût est à l’Américain : une transgression confinant au plaisir coupable.
J’ai du mal à situer le plaisir, moi qui porte des mocassins sans aucune fanfreluche... mais soit, je m’en remets à ton jugement d’expert.
Come to the burgundy side!
M’ouais, on verra.
À ton tour, qui souhaites-tu recommander pour une future interview dans le blog suprême ? (un seul @ je serai intraitable)
Je vous propose d’interroger @marietropique dont les réponses seront certainement plus poétiques que mes précieuses tentatives de faire de l’esprit.
Il en sera ainsi, l’heureuse impétrante sera invitée à faire connaître sa motivation pour accomplir son destin dans la conformité de la procédure et le respect de mes suprêmes délais de procrastination.
Amen.
Depuis que tu connais Maître Roger, comment ta vie a-t-elle changé ?
J’ai accumulé énormément de richesses en très peu de temps. Je soupçonne d’ailleurs cette interview d’être quelque peu pyramidale.
Grands sont mes suprêmes pouvoirs.
Tu n’ignores pas que ton destin sera bouleversé dès le jour de la publication de ton interview dans le blog suprême : ils seront 12 à vouloir t’accompagner partout et porter ta Parole, dans toutes les langues. Comment te prépares-tu à emprunter cette voie ?
Tout à fait traditionnellement : en plantant des clous dans des poutres en tâchant sans succès d’éviter les échardes.
Je cherche à nouveau la contrepèterie... bref...
Où souhaites-tu dîner avec Maître Roger quand tu seras sur ladite voie ?
Sur un yacht avec un orchestre de jazz en smoking blanc.
D’accord mais pas de mocassins bizarres, hein...
Excuse me Sir, do you have a moment to talk about opera pumps?
🤦🏻♂️
Mis à part les questions inspirantes du blogueur suprême, qu’as-tu de marquant ces derniers jours ?
J’ai passé du temps avec des amis. Parce qu’en fin de compte, il n’y a que ça qui reste.
Je reconnais que c’est bien aussi.
Quelle musique as-tu écoutée pour répondre à cette interview et pourquoi n’était-ce pas une erreur ?
Le prélude pour quatuor à cordes d’Ernest Bloch, qui illustre assez bien le calme fatalisme devant l’horreur. Parfait pour se remonter le moral le soir après avoir regardé BFMTV.
Quelle image choisis-tu pour illustrer ton interview et pourquoi ce choix ?
La célèbre photo de Cary Grant quittant un hôtel londonien dans les années 40. Simple et indépassable.
Et @suruntoit dans tout ça ?
Il aurait fallu commencer par là ! Je me contenterai de confesser un autre péché : je lui vole ses blagues pour faire des tweets à succès.
Dis donc, je commence par ce que je veux : je suis suprême #monautoanalyse
C'était l'interview de JJ (@jjdandrault)
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