Dix années de twitt-amitié, déjà, une interview dans les temps anciens de son premier blog, publication de la critique de son livre Police nationale, l'envers du décor au début de ce mois d'avril... Est-ce à dire que je suis fan de Christophe Korell ? L'enquête le dira, à l'issue de la lecture de la pièce à conviction que voici.
#monanalyse
le 30 AVRIL 2021,
L'interview de Christophe Korell (@PJ_un_jour)
Pour en savoir plus :
Police de caractère
Je t’avais interviewé il y a bien des années alors que tu co-bloguais avec @Kaptain_flam, avant la création du 15cpp.fr ; peux-tu te présenter à nos millions de lecteurs en 3 événements marquants qui se sont produits depuis cette première interview historique ?
Alors, effectivement, beaucoup de choses ont changé, depuis. Je dirai :
- Juillet 2018 : changement d’affectation ; je quitte (pour une durée déterminée) la PJ, et j’intègre la justice, tout en restant dans l’enquête. Et je découvre un nouveau monde professionnel.
- Février 2020 : je sors mon premier livre, qui parle de la PJ, d’une enquête particulière, et de l’écosystème de la PJ. C’est un rêve qui s’accomplit.
- Mars 2021 : je prends du recul, pour ce second ouvrage, qui me permet de parler de la police en général, y compris de choses que je ne connaissais pas forcément.
Quelles sont tes activités actuelles sur le web ? Le blog sur la plateforme de France TV info, c’est une consécration ?
Oh que non. Juste une expression publique. J’ai commencé par les blogs, puis les réseaux sociaux, et l’écriture du livre. On peut dire, de tout ça, que j’aime écrire.
L’association aussi, d’ailleurs, apporte un certain nombre de contacts, curieux de savoir ce que l’on fait. J’espère que tout ça fera boule de neige, et qu’on puisse avancer sur les sujets qui me tiennent à cœur.
Hormis le plaisir d’écrire, le blog t’apporte des contacts ? Il te permet de tester des sujets ?
Non, du tout. Enfin, il est difficile de dire qui vient me contacter, et d’où vient cette personne. Entre les livres, le blog, Twitter, ou le milieu pro... Pour ce qui est des sujets, il me permet de les traiter de façon plus précise qu’un tweet, voire un thread twitter... et puis, quand je décide d’écrire un billet sur un sujet particulier, ça m’oblige aussi à faire des recherches. Donc ça m’enrichit moi, avant tout.
Comment est né le projet de ton livre « Police nationale, l’envers du décor », dont tu as eu la bonté de m’offrir un exemplaire dédicacé ?
J’avais écrit un livre sur la PJ. Un livre de « cœur », de passion. Une façon de tirer un « trait » (au moins provisoire).
Mais là, il s’agissait de quelque chose de plus technique. Essayer d’avoir du recul sur l’institution. Être critique, peut-être, mais surtout être constructif. Et être sur une ligne de crète. J’aime ce métier de flic. Il ne s’agit pas de donner l’impression de le vomir, ça n’est pas le cas.
Peux-tu nous parler de l’évolution de ton métier depuis que tu es entré dans la police ?
Je crois qu’en réalité, peu de choses ont changé. Il y a des cycles. En ce moment, les policiers sont énormément visés par des engins pyrotechniques ; c’est une espèce de « mode », très dangereuse pour les collègues.
Ce qui est a surtout changé, c’est l’environnement, les réseaux-sociaux et l’info en continu, qui traitent beaucoup plus des faits divers.
Et puis, il y a tout de même ce terrorisme qui vise spécifiquement les policiers. Il est devenu une réalité qui se rappelle à nous de façon très régulière, malheureusement.
Ce n’est pas trop compliqué d’écrire de manière nuancée sur la police par les temps qui courent ?
Oh que si. C’est un sujet tellement complexe, autour duquel la société entière se divise, et trop souvent se clive, finalement, en « pour » ou « contre » la police. Dans ma démarche, j’aimerais autant être compris par les policiers que par les non-policiers. Mais je suis trop idéaliste, probablement.
Oh tu sais, c’est un peu pour tous les métiers pareil, comme disait Fernand Naudin dans les Tontons flingueurs, si je te parle motoculture... enfin bon... peut-être vraiment être trop idéaliste ?
Assurément, je le suis trop. Et probablement aussi trop pressé. Je veux que les choses changent. Et vite. J’ai énormément de mal avec l’attente...
Quelles choses, quelles personnes l’écriture de ton livre t’a-t-elle permis de découvrir ?
En réalité, chaque entretien a été une découverte. Certes, il n’y a que des citations, dans le livre, mais chacun a duré environ deux heures, avec de beaux échanges. C’est finalement assez frustrant que de devoir résumer un propos. J’aurais aimé, finalement, écrire un livre sur chacun des sujets traités.
Mais allez, hop ! On veut les livres ! Ou alors tu fais comme moi, un blog consacré aux interviews, je peux même te louer mon interface de blog moyennant un prix d’ami et 15% sur les futures recettes.
Je vois bien que c’est un cadeau que tu me fais là. Et t’en remercie ;)
Mais finalement, dans mon livre, ça a fonctionné un peu comme des interviews... juste, j’en ai fait un ouvrage... donc tu n’es pas si loin. À toi de sauter le pas.
Tssss... comme si je n’avais pas déjà suffisamment de boulot et d’occasions de procrastination...
Revenons à ton livre : qui doit le lire ? Et pourquoi ?
J’aimerais qu’il soit lu par des policiers mais aussi des non policiers. Je ne prétends, d’ailleurs, pas à avoir la vérité. Si on arrive à débattre, sereinement, autour de ces sujets, alors ça m’ira bien.
Et puis, si nos décideurs ont la bonne idée d’aller le lire, ma foi... en tous les cas, je me tiens à disposition pour en parler avec eux.
Je vais leur passer le message, pas de souci, et vu mon influence, ça devrait se conclure correctement.
c’est noté. Je vais de suite aller m’acheter 2/3 costumes, alors. Histoire d’être prêt.
Même si tu ne peux certainement pas tout dévoiler sur l’envers du décor, comment as-tu fait pour décrocher la préface de Pierre Joxe ?
Je dois avouer que, pour le coup, je le dois au réseautage. J’ai demandé, ici et là, à des contacts, qui avait la possibilité de toucher M.Joxe, y compris des personnes que je connais pour appartenir au PS...
L’une d’entre elle m’a donné un numéro de téléphone et un mail. J’ai trouvé le coup de fil trop intrusif. J’ai donc envoyé un mail, un peu comme une bouteille à la mer. Et, contre toute attente, le lendemain, j’ai eu un coup de fil.
C’était M.Joxe. J’ai mis quelques secondes, avant de pouvoir me reprendre, et pouvoir aligner quelques mots pour faire une phrase.
Tu fais partie des plus anciens Twittos avec lesquels je suis en relation ; pour être précis, depuis 10 ans ; comment ta vie a-t-elle été transfigurée par mon suprême compagnonnage 2.0 ?
Bien évidemment, après ce premier passage sur ton blog, ma vie n’a plus jamais été la même. Il m’est aujourd’hui difficile de sortir dans la rue, sans qu’on me parle de Maître Roger ; on me demande des autographes de... Maître Roger... son numéro de téléphone, son adresse. Bref, c’est compliqué ; mais forcément, ça n’est rien à côté de ce que vous devez vivre, ô cher Maître.
Ne m’en parle pas, ces femmes nues qui se jettent sur moi quand je me promène dans la rue, ça finit par poser des problèmes 🙄
ça je ne peux pas te dire, je ne connais pas le problème... ceux qui se jettent sur moi ne me veulent pas forcément du bien, alors... mais qui sait, un jour, peut-être t’arriverai-je à la cheville, et connaitrai-je une once de tout cela !
Je te le souhaite si tel est ton souhait.
Quelle musique écoutes-tu pendant cette interview ?
Aucune musique; j’écoute une émission de France Inter, qui parle de « la nuance ». Sujet qui m’est cher.
En effet, j’avais même anticipé une question sur ledit sujet. J’ai aussi des dons de préscience, je m’impressionne moi-même parfois.
Ce qui est étonnant, c’est que les gens puissent encore être étonnés !
Oui, je sais, ce monde est ingratitude.
Lis-tu d’autres blogs et en conséquence qui devrais-je interviewer après toi ?
S’il s’agit d’interviewer d’autres blogueurs, je te conseillerais, si pas déjà fait, d’aller voir Historicoblog, mais ça n’est pas un sujet léger puisqu’il est question de terrorisme, ou encore La voie de l’épée, qui parle de l’actualité militaire, notamment.
Et Clemenceau, dans tout ça ?
Clemenceau... un grand homme, bien évidemment. À l’origine des Brigades du Tigre, qui sont les ancêtres de nos services de police judiciaire. D’ailleurs, en voyant les réformes qu’on nous prépare, concernant la PJ, il doit voir tout cela d’un œil un peu crispé...
Je comprends, ça ne doit pas être facile pour lui, le pauvre...
Je ne peux que vous remercier, ô grand maître, pour cette admirable interview. Probablement avez-vous raté une carrière de journaliste.
Encore merci. Et surtout, que vos millions de lecteurs (au moins) n’hésitent pas à me faire retour de la lecture du livre. Il est toujours intéressant de voir comment l’ouvrage a été perçu par d’autres.
C'était l'interview de Christophe Korell (@PJ_un_jour)
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