Un pseudo mystérieux, une élégance toujours déjà en TL, des cravates... tous les ingrédients étaient réunis pour une interview de haut niveau comme les aiment les millions de lecteurs du blog suprême.
#monanalyse
le 29 DECEMBRE 2021,
L'interview de Sable_60CH (@Sable_60CH)
Bonjour Sable, qui es-tu ? Où vas-tu ?
Et surtout, où cours-je ?
Je suis Sable, tout simplement.
…
Eh, comment fonctionne cette interface, où modifie-t-on un message ?
…
Mais…
…
À l’aide ! Sauvez-moi !
La réédition des réponses n’a pas été développée par mon équipe de développement constituée d’une seule personne : moi. Mais je corrige et modifie lors de la publication, bien sûr.
On n’a pas bien saisi où tu vas, là…
Je vais vers ma pile de dossiers et ma tasse de café. Dure vie que d’être un suppôt du capital.
Peux-tu expliquer aux millions de lecteurs du blog suprême le sens de ton pseudo : Sable, pourquoi ? 60CH, mais encore ?
Sable. À l’origine, c’était un nom de code d’un random twittos d’extrême-droite pour désigner les magrébins (histoire de ne pas se faire taper par la modération imaginaire de Twitter France, j’imagine).
Étant moitié kabyle, et trouvant que ce terme était bien trop noble pour être laissé à un cuistre raciste pareil, je lui ai piqué le terme. D’ailleurs, je n’ai jamais trop revu ce terme depuis.
Concernant le 60CH, c’était à une époque où le débat sur le remboursement partiel de l’homéopathie faisait rage. J’avais lu, je ne sais plus où, que la loi autorisait une dilution de 60CH maximum, j’ai trouvé le concept rigolo, je l’ai adopté. Accessoirement, AROBASE Sable est déjà pris.
Ah oui, la modération imaginaire de Twitter : j’en ai déjà entendu parler, c’est une légende urbaine en vérité.
J’aurais plutôt classé ça au rayon science-fiction, vois-tu.
Si tu veux. Le résultat étant globalement le même.
Ton tweet épinglé est un thread d’exercices de gainage : quelles souffrances t’ont fait subir les gens pour que tu te venges ainsi ?
Aucune. En réalité, pour tout vous dire, je ne suis pas quelqu’un de sportif de base.
[3615mylife] Enfant, j’ai toujours été le plus mauvais de ma classe en sport, de loin (et le plus chétif). Il se trouve que ce manque de condition physique, enfant, a eu tendance à sacrément me grever quand j’ai cherché à progresser en escalade, physiquement parlant. Il se trouve que le gainage m’a beaucoup aidé dans cette optique. [/3615mylife]
Ce que j’ai retenu de cette phase gainage (je ne pratique plus, et je devrais m’y remettre courant 2046), c’est qu’il faut pratiquer pour soi et le plaisir que ça nous apporte. Pas pour la souffrance et la frime.
Après, si vraiment quelqu’un cherche la souffrance, j’ai en stock des routines de gainage bien plus agressives et douloureuses.
Tiens, amusant ton épisode de 3615yourlife. J’ai à peu près la même expérience : tellement navrant en sport au collège qu’ils avaient fini par accepter que je sois dispensé à partir de la 3ème pour quelque motif futile.
Comme quoi au XXe siècle on savait prendre soin des faibles.
Je ne dirais pas que l’on a pris soin de moi en cours d’EPS. Mes relations avec la plupart des enseignants de cette discipline étaient exécrables. Fort heureusement, j’ai fini par prendre goût à l’escalade de mon côté. Comme quoi, tout le monde peut changer.
C’est beau ce que tu dis. Et en parlant de beauté... la cravate : simple accessoire de mode ou signe de reconnaissance ?
Autrefois, une nécessité pour fermer sa chemise. Ensuite, le symbole de la classe dominante (bourgeoise, surtout ; par opposition à l’aristocratie). Maintenant que la classe dominante abandonne progressivement le port de la cravate et du costume (surtout dépareillé), certaines contre-cultures (plus ou moins riches) se la réapproprient.
C’est donc plutôt redevenu un accessoire de mode, une manière de s’amuser... et l’une des rares occasions pour la plupart des hommes de mettre de la couleur et des motifs un peu vifs.
Merci pour cette réponse corporate. Et la réponse te concernant, on peut l’avoir ?
Après, je décris ici une version un peu caricaturale.
Pour ma part, c’est l’un de mes accessoires de style favoris, pour son côté ancien, l’équilibre visuel que cela peut apporter à une silhouette harmonieuse (pour mes critères), et la grande variété des façons et tissus possibles.
Ton tweet le plus populaire, selon mes suprêmes recherches, parle de marketing :
Y’a des génies du mal au département marketing... pic.twitter.com/QtPObHfawg
— Sable (@Sable_60CH) March 11, 2021
Qu’est-ce que ce tweet et les réponses que tu as reçues nous apprennent sur l’intelligence collective de nos contemporains?
Qu’il vaut mieux pomper honteusement une blague que de chercher à en faire une originale, si l’on cherche à percer. (Et ensuite, ne pas oublier de masquer le tweet pour préserver sa santé mentale.)
La préservation de la santé mentale sur Twitter : encore une légende urbaine, non ?
Absolument pas. Si vous sentez que Twitter vous met sur les nerfs, renouvelez votre timeline. Masquez des comptes que vous jugez anxiogènes, rajoutez des comptes un peu plus feel good. L’objectif de ce réseau, y compris dans une perspective politique, c’est d’être suffisamment vivable pour que l’on souhaite y rester.
Je fais miennes tes prescriptions. Mais pardon, je t’ai interrompu, on parlait de ton art de percer en un tweet...
Fort heureusement, je n’ai guère besoin de percer ici dans ma vie, je peux donc limiter fortement la quantité de blagues pompées. Je garantis par conséquent qu’au moins 3% du contenu de mon compte Twitter est original, et produit artisanalement, à la main, par mes soins.
3% c’est à la fois peu et beaucoup au regard des standards actuels #monanalyse
Une vraie réponse de Normand. Avez-vous songé au poste de porte-parole du gouvernement ?
Moi oui, plusieurs fois, mais ils n’ont pas donné suite. « On vous rappellera »... enfin bref, tu vois le topo.
Imaginons maintenant (et sans grande difficulté) que Maître Roger est un génie qui te permet d’accomplir deux vœux : le premier est pour le monde, que demandes-tu ?
Que chacun guérisse de ses insécurités et traumatismes.
Il en sera ainsi.
Le second vœu est pour toi : quel est-il ?
C’est très superficiel, mais voler ça me brancherait bien. Bon, je crois que ça rendrait ma vie privé nettement plus chiante, ceci dit.
On va donc plutôt dire : être polyglotte.
Let it be.
Ton interview a été recommandée par @Tecoub ; que faisais-tu et quels ont été tes sentiments quand tu as appris cette merveilleuse nouvelle ?
Je buvais mon café du matin. Les oiseaux chantaient. Une brise légère soufflait. Mon chat venait de me ramener fièrement un cadavre de sauterelle en guise d’offrande. Un jour normal, jusqu’à la mirifique nouvelle. La joie s’empara de mon esprit, tandis que des pétales de rose se...
Bon, d’accord, je me suis étouffé avec ma gorgée de café. Peut-on passer à une autre question ?
Oui, nous pouvons.
À ton tour, qui souhaites-tu recommander pour une prochaine interview dans le blog suprême ? (un seul @ autorisé, je serai intraitable)
Une excellente question. Mon cœur balance. Je crois que cela me ferait beaucoup sourire de lire la prose de @jjdandrault. Étonnamment, nous venons de mondes très différents, et pourtant l’on s’accorde sur bien des sujets (sauf la tolérance envers les gens qui portent des mocassins à frange).
Et lequel de vous deux tolère lesdits mocassins ? 😱
Je suis plus de l’école penny loafers. Question de bon goût.
Bon, ça ira, tu peux continuer ton interview.
Depuis que tu connais Maître Roger, comment ta vie a-t-elle changé ?
J’ai le poil soyeux, la peau douce et le teint lumineux. Et je rends mes dossiers à temps (ce qui relève en temps normal de la science-fiction).
Et encore, ces manifestations miraculeuses ne sont qu’un commencement.
Tu n’ignores pas que le destin des interviewés est bouleversé dès le jour de la publication de leur interview dans le blog suprême. Les femmes seront nues dans la rue et se jetteront sur toi. Comment te prépares-tu à ce nouveau destin ?
On a assez de problèmes de santé publique avec le Covid-19 ; se balader nu(e) dans la rue est un coup à choper une splendide bronchite. Habillez-vous, de grâce. Ce n’est guère geste-barrière-compatible, qui plus est !
Dans le monde métaphorique où nous vivons, les femmes nues qui se jettent sur toi dans la rue sont une licence poétique, bien sûr.
Qui a acheté ce droit de licence, et sur la base de quel titre ?
Dis donc, je suis suprême et je fais ce que je veux. Non mais oh.
Où souhaites-tu dîner avec Maître Roger quand tu seras une star ?
Je rêve d’aller dîner au Noma, à Copenhague. Et, plus proche de chez nous, l’Arpège me fait fortement envie, avec sa vaste histoire en matière de gastronomie végétarienne.
Oui, je ne bois pas et je mange végétarien. Paris m’a rendu terriblement chiant, je désole toute ma famille du sud-ouest. (Mais j’ai déjà calé toute une tablée de réveillon bien viandarde avec une simple salade végétarienne bien choisie. Et na !)
C’est bien Copenhague, c’est loin mais c’est bien.
Hormis les questions brillantes de Maître Roger, qu’as-tu lu de marquant ces derniers temps ?
L’intégrale des mémoires de Maître Roger, en 5 tomes aux éditions La Pléiade.
Et une bande-dessinée tout à fait chouette, « Carbone et Silicium ». Cela traite de la question de la coexistence entre l’humanité et des intelligences artificielles qui prennent progressivement leur indépendance de nous. Sans entrer en conflit, juste en vivant leur propre histoire, en parallèle de la longue errance humaine.
J’ai aussi lu le « Transperce-neige », mais j’ai nettement moins aimé. Il m’a fait penser à la « Horde du contrevent » : une œuvre de fiction dont le pitch est non conventionnel, l’univers original, mais qui n’arrive jamais à m’accrocher, par manque de profondeur tout en se prenant mortellement au sérieux.
Et enfin, plus récemment j’ai pu lire - oui, lire - le jeu « Disco Elysium ». Magnifiquement écrit, très particulier à jouer et à vivre. Une belle expérience que je recommande.
Nous n’avons vraiment pas les mêmes lectures (hormis mes mémoires, bien sûr)
Mais que lisez-vous donc, Maître ?
Plein de choses, à peu près tout ce qui se lit en ce bas monde. Et plein de gens sur Twitter pour pouvoir réaliser mes interviews.
Quelle musique as-tu écoutée pour répondre à cette interview ?
La bande originale de « Hyper Light Drifter », composée par Disasterpeace. Un chef-d’œuvre de musique électronique et d’OST de jeu vidéo, comme une bonne partie de la discographie de ce compositeur.
Ah. Moi j’écoutais un concert de Quincy Jones en mettant la dernière main aux questions initiales de cette interview.
Et les Limousines, dans tout ça ?
MDR excellent ce tweet !!
C'était l'interview de Sable_60CH (@Sable_60CH)
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