Je vous le dis en vérité, je ne connaissais pas le docteur Rocher avant que Mrs Perelin ne le recommande lors de son interview au cœur de l'été. Et me voici désormais dans l'addiction, guettant ses tweets et l'apparition du ukulélé, commandant des livres de psychiatrie, et hésitant à déménager à Nantes pour me rapprocher de lui.
#monanalyse
le 7 SEPTEMBRE 2021,
L'interview de Dr Bruno Rocher (@BrunoROCHERR)
Pour en savoir plus :
Addiction & Réflexions
Bonjour Bruno, qui es-tu ? Où es-tu ? Où vas-tu ?
Bonjour Maître, je suis Bruno Rocher, 43 ans, pacsé 2 enfants, représentant en chemise (je ne déclare à ce jour aucun conflit d’intérêt avec Coton Doux, mon dealer habituel) et psychiatre addictologue au CHU de Nantes à mes heures perdues.
Je suis actuellement dans mon jardin et j’aspire à retrouver mon chat sur la banquette pour faire la sieste.
Est-ce que devenir psychiatre était un rêve d’enfant ?
Alors pas du tout, c’est totalement inconscient pour ma part d’aller voir ce qui se passe sous les poux de la tête des gens. Après quelques errements en direction d’une carrière d’ingénieur familialement induite, je me suis dirigé vers les métiers du soin. J’ai initialement passé les concours de kiné. J’ai chu et j’ai donc entamé médecine pour passer le temps. Ça m’a plu, j’y suis resté pour 11 ans.
Initialement je partais pour faire de l’hématologie, mais l’amour de ma ville m’a fait rester à Nantes, pour prendre une spécialité congruente à mon classement. Oui les docteurs aiment bien placer des mots savant pour faire semblant d’être hautains (poke @AnaPlastique).
J’avais eu un coup de foudre pour la psychiatrie (déjà dans le service des Troubles du Comportement Alimentaire) sans vraiment oser me l’avouer. J’avoue m’être particulièrement épanoui dans cette formidable spécialité.
(Qui est malheureusement encore mal trop choisie aux ECNi, l’ex concours de l’internat. Note à moi même, penser à ressortir ce billet qui fera briller notre sainte discipline à l’été prochain, pour convaincre des promos entières d’étudiants de nous rejoindre dans les métiers de la santé mentale)
J’ignorais l’existence d’une congruence géo-spécialisante chez les docteurs. J’apprends un truc, preuve s’il en manquait encore de l’utilité sociétale et du raffinement du blog suprême.
J’aime enseigner par schéma. Il s’agit effectivement de se placer pour 4 ans ou toute une vie sur graphique à deux dimensions régi par la gloire de la spécialité et l’attractivité de la ville.
C’est beau, ce que tu dis et ce que tu fais.
Pourquoi être venu sur Twitter en 2015 ? Quelle était ta quête ? Et comment a-t-elle évolué depuis ?
Mon initiation à Twitter s’est faite par Nicolas Sahuc (@nicolassahuc) à un congrès de la FFAB, effectivement en 2015, dans le hall du ministère de la Santé.
J’avais essayé FB un an avant, j’avais tenu 2 jours sous les assauts de demandes d’amis qui n’en sont pas et de famille que je ne voulais surtout pas voir là.
Pour Twitter ça a rapidement fait tilt par le cocktail détonnant déjà rappelé par mes prédécesseurs : direct, fin, rapide, interactif, curieux dans les domaines de l’info, de la culture, du pro et de l’humour.
Initialement j’avais deux comptes pour séparer les vies personnelle et pro.
Actuellement je passe tout sur le compte pro et néanmoins nominatif. Un psy qui fait des calembours et qui reprend « Highway to Hell » au ukulélé, ça attire plus de followers...
Au-delà de ce narcissisme primaire assumé, je crois qu’il y a une vraie volonté de déstigmatisation de la profession et donc de la maladie mentale.
Déstigmatisation de la maladie mentale : ça ne serait pas un oxymore, ça ?
Ce mot vient de me faire souvenir de mes propres études, quand j’avais dû lire le livre (culte) d’Erving Goffman, « Stigmate », qui portait sur les conséquences sociales de la différence.
L’individu atteint d’une maladie mentale étant par nature stigmatisé. Goffman qui a aussi écrit « Asiles »... Bref.
Comment, par quel moyen la maladie mentale se déstigmatise-t-elle ?
Bref (pour cacher mon manque de culture au sujet de Goffman) je pense que la psychiatrie ne mérite clairement pas l’image qu’elle se traine.
J’en veux pour preuve tous les externes (dont j’ai été) qui ont tous adoré, pour peu qu’on les accompagne, découvrir cette médecine qui se pratique différemment, avec une prise en compte globale et une écoute de la parole du patient.
Attention, j’anticipe les plaintes et récriminations ce n’est pas idyllique non plus. On prend aussi très vite conscience en franchissant les portes d’un service de psy qu’il n’y a pas un monde « des fous » par opposition au monde des bien-portant mais que l’on est tous là aussi, posés sur cet échiquier aux cases plus ou moins pleines ou vides.
Tu es psychiatre, spécialiste des addictions : Twitter est-il un terrain de jeu propice pour approfondir tes connaissances professionnelles ?
Alors tout à fait.
Réponse académique, c’est un catalyseur d’échange de points de vue avec des professionnels et des piliers de café du commerce numérique. Il faudrait d’ailleurs que le taulier puisse raccompagner chez eux ceux qui disent trop de conneries.
Mais je suspecte (c’est quand même mon boulot) que votre question cher Maitre porte sur le côté addictogène de ce réseau. J’ai bon ? Je tente une synthèse.
Oui il y a des côtés envahissant des RS (réseaux sociaux) (compulsion d’utilisation, détournement d’attention, impact sur la vie sociale IRL, centration, envahissement psychique, trouble du sommeil...) mais généralement le contrôle et suffisamment maintenu et surtout les dommages liés à la conduite ne sont pas suffisamment intenses pour qu’on parle de maladie, or ce sont là les deux critères principaux des conduites addictives pathologiques.
L’addiction est une question de limite, d’altérité et de liberté, qui sont des questions humaines fondamentales. C’est bien pour cela qu’on a tous quelque chose à en dire avec des avis presque toujours nourris d’expériences personnelles et/ou de proches.
Et puis c’est comme toute expérience psychique, c’est un moyen de mieux se connaître et d’éprouver ce que les patients peuvent vivre. Sans entrer dans les détails, j’ai pu bien « éprouver » il y’a quelques années, je pense que ça m’a changé dans mon lien aux patients dans le cadre de mon exercice et sur Twitter.
Merci pour ta réponse étayée, et oui ta suspicion est légitime puisque je m’adressais bien au « spécialiste des addictions »...
Toutefois, le pervers qui sommeille en moi aurait aussi apprécié quelques considérations sur les psychopathes (en général) qui sévissent de plus en plus dans nos TL.
Je prends un ticket pour une seconde ITW alors.
C’est pas prévu par la procédure des interviews, ça 😒
Bon, reprenons... Quand je cherche ton livre, « Mon enfant est-il accro aux jeux vidéos ? », Amazon m’indique que je pourrais aimer aussi « Malaise dans la civilisation » de Freud et « Le soin est un humanisme » de Cynthia Fleury.
Tu me conseilles de commencer par lequel ?
Ahah tu t’es prêté à une expérience que je n’ai pas tentée et qui m’honore (c’est bien twitter, je me mets à te tutoyer cher Maitre).
En même temps j’ai quelques exemplaires gratis (dont un que je te dédicacerai volontiers si tu le souhaites).
Tu peux allez directement vers Cynthia Fleury (@CynthiaFleury) car je pense qu’elle a bien synthétisé Freud, que l’inverse n’est pas vrai, et surtout qu’elle fait le lien avec notre société moderne. Je ne l’ai jamais croisée IRL mais je pense que ce serait un vrai plaisir. La croiser sur ton blog serait aussi passionnant.
Je fais comme au lycée, j’anticipe les questions.
Oui, je rends compte d’expériences que les autres ne font pas. C’est aussi pour ça que je suis suprême.
Et merci pour ta réponse ainsi que pour ton exemplaire dédicacé que je lirai avec plaisir.
Tu as aussi un blog, « Addiction & Réflexions » où tu as reproduit récemment une tribune publiée dans Le Monde ; à quoi sert un blog ?
À assouvir des envies d’écriture sur des formats plus long. J’ai toujours pris beaucoup de plaisir à écrire et d’ailleurs il faudrait que j’y retourne. Je sens que tu vas me faire replonger.
Le blog me permet aussi de stocker et diffuser des écrits plus professionnels (tribunes) que je souhaite rendre accessible et ressortir au besoin.
Désolé (non) de te faire replonger. Et n’oublie pas de m’envoyer ton prochain bouquin dédicacé à ma suprêmitude.
J’ai le début : « Ma Suprémitude, Mon petit poulet, on devient vite très intime sur Twitter... » Tu me laisseras ton adresse en DM.
Ahem. M’ouais, on va faire comme ça.
Peux-tu révéler quelque chose sur toi en exclusivité pour les millions de lecteurs du blog suprême qu’ils n’apprendront ni sur ton Twitter, ni sur ton blog ?
Que je suis l’inventeur du gâteau de nouilles. C’est un concept encore parfaitement imparfait et en cours de développement permanent depuis 15 ans. Quelques amis y on laissé des dents, les autres n’ont toujours pas fini de digérer...
Tous ont survécu, quand même ? 😱
Pas sûr.
Rassurant...
Depuis que tu exerces ton métier, est-ce que les addictions que tu soignes ont évolué ? Est-ce qu’il y a des phénomènes de mode dans les addictions et plus généralement les troubles psychiatriques ?
En soi je ne pense pas que les pathologies et leur expression changent beaucoup, mais votre question est très intéressante Maître (vouvoiement de circonstance professionnelle). Je vais rapidement l’illustrer pour les deux problématiques dont je suis plus familier.
La question du jeu vidéo excessif et addictif. En fait j’ai commencé ma carrière après ma thèse consacrée à ce sujet en 2008, moment où quelques patients venaient pour ce problème, mais le diagnostic n’existait pas officiellement, il n’a été reconnu qu’au cours des années 2010.
Ce rapport à la norme sociétale a été très intéressant à parcourir et à accompagner avec les patients, familles, collègues, journalistes. D’ailleurs le confinement qui nous a passé à une norme de vie recluse au domicile, en liens numériques les uns avec les autres, a effondré la demande sur ce marché pourtant prometteur. Je compte sur un regain d’activité pour faire repartir les ventes de mon livre (poke @john_Libbey) aussi plate qu’une crêpe de sarrasin. (transitions)
Pour les troubles alimentaire, l’anorexie mentale, le confinement de 2020 nous a amené un tsunami de situations sévères, ce qui démontre bien si cela était encore nécessaire que les pathologies mentales sont fortement associées à l’environnement dans lequel elles se développent.
Est-ce que les psychiatres reçoivent autant de sollicitations que les avocats pour des conseils, consultations, avis… gratuits à travers Twitter ou un blog ?
Finalement pas tant que ça. Quelques unes mais toujours adaptées et non insistantes. Je réponds toujours sans entrer dans les détails individuels et en précisant que ce n’est pas un cadre professionnel. Je serais gêné de ne pas répondre, mais s’il y en avait trop, je serais probablement dans un dilemme difficile à résoudre. Un dilemme, quoi.
Comment expliques-tu la présence de tant d’illustrations de @maitreettalons dans ton blog ?
C’est une perle rare, la seule illustratrice de talent, jolie, sensible et gratuite que je connaisse (poke @thor_vastatine).
Plus sérieusement, Tiphaine est une des premières personnes avec qui j’ai eu quelques échanges en MP et je pense que l’on a de nombreux points communs.
Dans son interview sur votre Blog Suprême auquel je suis désormais dépendant, je me rappelle avoir noté qu’elle aimait bien faire ressortir la beauté de choses, les petites poésies du quotidien. Je me retrouve dans la démarche de diffuser des dessins comme je diffuse quelques morceaux de guitare ou des photos.
C’est pas grand chose, mais j’aime l’idée d’alléger un peu la TL. Twitter est un lieux de rencontre, pour initier des débats, pas pour les approfondir, la forme du microblogging instantané et la nature humaine ne font pas bon ménage..
C’est @MissPerelin qui t’a recommandé d’être interviewé dans le blog suprême ; qu’as-tu ressenti quand tu as appris cette nouvelle ? Pourquoi avoir accepté ?
D’être dans le blog suprême ? Une touche de fierté accompagnée d’un soupçon d’accomplissement de ma vie de Twittos.
Que ce soit @misspelerin ? Le plaisir de poursuivre le développement d’une amitié de twitter, c’est un phénomène assez nouveau, même s’il rappelle les correspondances épistolaires.
C’est quand même bien particulier de se sentir proche de personnes qu’on ne connait que par compte et avatar interposé. C’est d’ailleurs pour moi un moyen de mieux comprendre les socialisations numériques auxquelles les patients notamment joueurs de JV s’adonnent. C’est aussi le confinement et donc les liens informatiques qui ont conduit au #MusiCovid19.
Ah, « mieux comprendre les socialisations... » : je note que cette réponse complète celle donnée précédemment sur le lien Twitter / pratique thérapeutique.
A ton tour, qui me recommandes-tu d’interviewer après toi ?
C’est dans ce groupe d’amis du #MusiCovid19 que je vais piocher des recommandations.
Tout d’abord @OlivierHertel qui a lancé le hashtag. On ne s’est encore jamais croisés IRL mais je pense qu’en quelques tweets et quelques blagues on a perçu que, hormis l’implantation capillaire, il y avait de nombreuses ressemblances entre nous. C’est grâce à lui que j’ai relancé ma collection de guitares.
Ensuite @Sev_Erhel (le H après le R, si non tu finis en enfer HEL : je ne prends pas de droits d’auteur sur ce moyen mnémotechnique qui vous évitera d’être noyé dans la pâte à crêpes) avec qui on partage l’amour de la Bretagne en plus des sujets académiques.
C’est noté, les impétrants seront convoqués dans mes DM pour évoquer les conditions de leurs futures interview dans le respect de la procédure en vigueur.
Et au fait, tant qu’on en est à parler de la Bretagne et même de Nantes, j’ai noté en TL une connexion possible avec @MarieTrayopl suite à la publication de sa géniale interview dans le non moins génial blog suprême. Qu’est-ce que son travail de « photothérapie » a évoqué pour toi ?
Pour faire très simple, les addicts n’ont pas facilement accès à la parole, ou alors pour causer des histoires qui ont tendance à tourner en rond. Introduire un média artistique, corporel ou relationnel est un très bon moyen pour franchir ces embuches.
Ce qu’elle propose et a exposé dans ton Blog Suprême correspond à des actions thérapeutiques que nous menons. J’en profite d’ailleurs, car je sais être bien défendu désormais, pour te confier en exclusivité l’adresse de notre blog d’unité commencé il y a un an environ (poke @CHUnantes).
Merci pour cette confidence exclusive 🙏🏻
Depuis que tu connais Maître Roger, comment ta vie a-t-elle changé ?
J’ai du prendre 15 jours - 3 semaines dans la vue, ce qui présente un niveau de procrastination tout à fait convenable.
Grande est mon influence #monanalyse
Tu n’ignores pas que la publication de ton interview dans le blog suprême va te propulser dans la sphère des stars mondiales du Twitter et au-delà ; les femmes seront nues et se jetteront sur toi dans la rue ; comment abordes-tu cette nouvelle vie ?
Désormais fervent fidèle du Blog suprême, je savais que tu me poserais cette question ainsi que celle de la chanson qui doit venir ensuite. Et figure-toi qui j’ai pensé à cette chanson de Balavoine à différentes reprises sans l’avoir encore reprise (non non ne demandez pas...)
Je me suis surtout interrogé sur ce qui me poussait à me montrer malgré un talent quand même très relatif. Je pense honnêtement que c’est un savant mélange de besoin de reconnaissance, de séduction, de quête d’attention associé au plaisir de donner un souvenir, de partager une attention.
J’aspire à surtout remplir le second plateau dans cette balance motivationnelle (poke les addicto et poke la justice).
Bon bon bon... et sans nous faire une réponse de psy, les femmes nues, tu es prêt ou non ?
Moi oui, mais c’est ma femme qui va pas être contente. Et je la comprends et c’est très bien comme ça.
Très bien. Nous n’attendons plus que la reprise de Balavoine, maintenant. Et n’oublie pas de me poker quand elle sera en ligne.
Alors POKE @maitreroger
— Dr Bruno ROCHER (@BrunoROCHERR) September 7, 2021
Pourquoi remettre à plus tard… un #MusiCovid19 qui clôture un très bel échange.
Le chanteur - Daniel Balavoine. pic.twitter.com/ZssCrAy9CF
Où préconises-tu que Maître Roger déjeune avec toi pour célébrer cette nouvelle vie de star ?
Sur une couverture, sous un arbre et au bord d’une rivière.
Quel est le dernier livre que tu as lu pour le plaisir ?
Ca remonte tellement loin que je ne pourrai malheureusement pas te dire. Je lis beaucoup, journaux papier, articles numériques, blog, boulot, mais les romans ont malheureusement pris un peu de recul par manque de temps et plages calmes au cours desquelles je ne risque pas de m’endormir en moins de 2 pages.
C’est amusant ce lien que tu fais d’emblée entre « livre pour le plaisir » et roman.
Comme tu n’es peut-être pas le seul, je vais réfléchir à une reformulation de ma question traditionnelle, du genre « quelle est la dernière chose que tu as lue avec plaisir ? (hormis les questions géniales de Maître Roger) »
Qu’en penses-tu ? Et quelle serait ta réponse ?
Un bon thérapeute même aspirant doit savoir se remettre en cause, tu es visiblement sur le bon chemin.
C’est gentil comme réponse mais on t’a vu éviter de répondre, hein.
Quelle musique as-tu écoutée pour répondre à cette interview ?
Tiens, on y revient. Il n’y a toujours pas de son autour de moi, mais j’ai un titre qui fait ronfler mes synapses depuis quelques jours (joué avec des copains), « The Road to Hell » de Chris Rea.
Je me rappelle très bien ce titre sorti à mon adolescence il me tournait en tête et me collait aux neurones comme du pneu cramé. J’ai récemment découvert que c’était l’histoire d’un artiste qui se brulait les ailes à coup d’addictions après avoir connu la gloire du Blog Suprême.
Et Nantes et la Bretagne, dans tout ça ?
Tu demanderas à Severine, parce que tous les Nantais savent bien que Nantes est en Bretagne.
C'était l'interview de Dr Bruno Rocher (@BrunoROCHERR)
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