Un @ ambigu à souhait, un métier humaniste, recommandée par une valeur sûre de la bienveillance... Casse est l'interviewée idéale contre le blues du dimanche soir.
#monanalyse
le 5 DECEMBRE 2021,
L'interview de J'en Ai Dans Le SPIP (@CasseSpip)
Bonjour Casse (tu permets que je t’appelle Casse ?), qui es-tu ? Où vas-tu ?
Coucou cher Roger. Tu peux m’appeler Casse, bien que cela ne fasse pas particulièrement envie, d’un premier abord.
Je suis une jeune (hum, hum) femme, conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation, mère de deux garçons ! Un peu hyperactive, j’ai du mal à me définir et ne sais pas toujours où je vais...
J’essaie tout simplement, déjà, de profiter de chaque jour.
J’ai longtemps cru que ton @ faisait référence à SPIP, le machin CMS pour la publication de blogs collaboratifs sur les internets. Suis-je le seul ?
Non, je ne pense pas que tu sois le seul. En revanche, je savais à peine ce que signifiait l’autre SPIP ! Mon SPIP à moi fait référence aux services pénitentiaires d’insertion et de probation.
On est d’accord que ça n’est pas non plus une référence à Léo Malet, «Casse-pipe à la Nation» ?
Non plus, mais finalement on n’est pas si loin de l’univers des romans policiers ;-)
Puisque ce n’est pas une référence au CMS, ça se passe bien, dans le service pénitentiaire d’insertion et de probation ? Tu y fais quoi ?
On fait 1000 choses dans un SPIP, on accompagne des personnes condamnées vers un changement pour sortir de la délinquance en les aidant à identifier, notamment leurs besoins et leurs ressources. Nous essayons de donner du sens à la peine.
J’interviens en prison, pour tenter de préparer au mieux la sortie des personnes détenues, si possible en aménagement de peine pour prévenir autant que possible la récidive. Nous intervenons aussi en milieu ouvert, pour accompagner des personnes condamnées à des peines alternatives à l’incarcération ou qui exécutent leur peine de manière aménagée.
C’est un métier formidable, essentiel, très riche humainement. Malheureusement nous manquons cruellement de moyens et nous faisons au quotidien comme nous le pouvons pour mener à bien nos missions.
Notre première interaction sur Twitter date d’il y a 4 ans, au temps de l’#horoscopesurmesure que les moins de 20 ans n’ont pas connu. Peux-tu nous parler de ces temps où tu étais en amour avec le beurre doux ?
Ma vie amoureuse avec le beurre doux 😄
— J'en Ai Dans Le SPIP (@CasseSpip) November 12, 2017
AH AH AH ! Je sens la vague d’unfollow après cette révélation sur mon amour du beurre doux... Je suis auvergnate et en Auvergne on cuisine beaucoup (trop) au beurre doux... Quant à tes horoscopes mon cher Roger, j’en étais assez fan.
La cuisine au beurre je voyais plutôt ça en Normandie… bizarre…
En Auvergne, on sait vivre aussi, mon cher...
Je vois ça, parfait.
Poursuivons… Hormis faire partie des fidèles de l’#horoscopesurmesure, pourquoi étais-tu venue sur Twitter ? (au-delà des intentions affichées lors de ton arrivée le 4/03/2017 où tu annonçais 1/2 à ton premier tweet et finalement il y en eut 3)
Bonjour Twitter ! J'ai décidé d'ouvrir ce compte pour échanger et parler un peu du quotidien judiciaire... ça va bien en ce moment les 1/2
— J'en Ai Dans Le SPIP (@CasseSpip) March 4, 2017
Voilà, ça représente très bien mes débuts ici... je suis assez nulle en nouvelle technologie. Je me faisais pourrir au début de mes premiers threads car je ne savais pas les lier :-)
Je suis un peu un boulet, je l’avoue, entre ça et le beurre doux, je crois que mon compte est une escroquerie !
J’ai donc ouvert mon compte pour parler beurre doux mais aussi pour expliquer le métier de CPIP, trop méconnu à mon goût. J’essaie d’être pédagogue pour expliquer ce qu’il se passe après la condamnation prononcée.
Je crois qu’il ne faut pas exagérer tout ça. Certes le beurre salé est un sujet sensible mais Twitter est aussi le lieu où règne la bienveillance dans nos TL. N’est-ce pas ?
J’estime avoir de la chance en effet, malgré le fait d’aborder des sujets délicats comme le beurre salé et la délinquance, je n’ai fait que rarement face à des trolls. Je le craignais en ouvrant ce compte mais force est de constater que nos TL sont plutôt bienveillantes.
Du coup, en parlant bienveillance, concernant ton pseudo, quel message as-tu voulu faire passer ?
Je n’ai jamais changé mon pseudo depuis l’ouverture du compte, il me représente bien, je trouve. Un humour un peu en dessous de la ceinture et parfois percutant.
Je voulais noter « SPIP » car il était important pour moi de le mettre en lumière, pour le reste, je laisse chacun•e imaginer le message.
Qu’est-ce que Twitter a rendu possible dans ta vie dite IRL ?
Énormément de choses. Cela m’a ouvert l’esprit en tant que citoyenne et professionnelle. J’ai rencontré quelques twittas et twittos et cela a toujours été des moments enrichissants, drôles, naturels.
Et puis sur le plan professionnel, certains, je pense notamment à @PJ_un_jour, m’ont fait confiance sans me connaître pour écrire des articles ou intervenir sur des conférences. Cela m’a ouvert des horizons et j’éprouve beaucoup de gratitude envers ces personnes.
Ça ne m’étonne pas de lui, @PJ_un_jour est une perle #monanalyse
C’est Wondy qui a recommandé que tu sois interviewée après elle. Quels ont été tes sentiments quand tu as appris cette nouvelle merveilleuse ?
Je suis allée m’acheter des escarpins et une nouvelle robe pour déambuler sur le tapis rouge...
J’étais ravie et honorée, je n’ai pas le temps de lire toutes tes interviews mais je me régale à chaque fois.
Pas le temps pour lire les interviews ? Ça me paraît pourtant hautement prioritaire…
Tout à fait, j’en lis beaucoup, mais je vais mettre leur lecture en priorité de ma To do List :-)
C’est mieux comme ça.
À ton propos, Wondy a dit : « ce petit bijou de femme fait un métier extraordinaire (si je devais refaire mon parcours pro je ferai le même métier) ». Quel conseil donnes-tu à Wondy pour réussir son nouveau parcours pro ?
Premièrement Wondy m’a décrite sans m’avoir vue, alors elle a un peu extrapolé sur le « petit bijou » !
Wondy me semble-t-il a toutes les qualités pour devenir CPIP, elle est empathique, s’intéresse aux autres, elle est drôle et a suffisamment d’humour pour encaisser les choses difficiles que l’on entend ou que l’on vit parfois dans notre métier. Je suis certaine que là où elle œuvre, elle est merveilleuse !
À ton tour, de qui souhaites-tu lire l’interview dans le blog suprême après toi et pour quelle raison ? (un seul @, je serai intraitable)
Roger, Oh grand maître je voulais t’en proposer 3... s’il te plaiiiiit ***insère un regard yeux de biche implorants***.
Je voulais te citer 3 femmes que j’admire, j’ai le sentiment d’en connaître un peu plus deux ( @Milie_Temps et @Sandra_Pizzo_ coeur avec les doigts) alors si vraiment tu m’obliges à n’en choisir qu’une ce sera @SpritPublic parce que je crois que nous partageons beaucoup de valeurs et qu’elle a une vie assez riche.
Je te boude un peu, quand même de ne pas pouvoir en nommer plus, mais bon nous ne sommes pas aux Césars.
Trois recommandations 😱 mais ce n’est pas *du tout* la procédure !
***insère de nouveau un gif de yeux de biche implorants***... Elles sont géniales ces femmes, je te promets qu’elles en valent la peine (je sens que ton haut sens de la procrastination me maudit).
Ce n’est pas ma procrastination qui souffre, là, c’est la procédure. La procédure, depuis certain excès d’une twitta qui se reconnaîtra, c’est : une interview une recommandation. Voilà.
La première des trois qui m’enverra son DM sera interviewée, telle est la règle.
Imaginons maintenant un instant (sans peine) que Maître Roger est un génie qui te permet d’accomplir deux voeux, un pour toi, un pour le monde. Que choisis-tu ?
Bien sûr que tu es un génie (même si tu ne m’autorises qu’un @), pour le monde, ça va faire très Miss France mais plus d’humanité (j’entends par là plus de tolérance et d’ouverture sur les autres et leurs cutures), ça fait un vœu qui en comprend plusieurs et qui, s’il fait un peu bisounours, me parait tellement à contre-courant, parfois du monde actuel.
Pour moi, c’est difficile, je paraphraserai mon tweet épinglé « avoir le courage de modeler ma vie à l’image de mes désirs ».
Comme tu le vois, j’aime le beurre doux mais aussi la guimauve ;-)
Ah oui, je vois, c’est très clair même.
Comment ta vie a-t-elle changé depuis que tu connais Maître Roger ?
En tout et je n’ose imaginer les répercussions d’une telle interview. Depuis que je te connais j’arrive presque à marcher sur l’eau... ça en devient flippant ;-)
Je comprends #jecomprends
Tu n’ignores pas que le destin des interviewé•e•s est bouleversé dès la publication de leur entretien dans le blog suprême. Tu seras la star la plus adulée des internets et au-delà, des milliers de fleurs s’épanouiront chaque jour sur ton chemin. Comment te prépares-tu à cette nouvelle vie ?
Eh bien écoute, je suis toute excitée à cette perspective, en tant que lionne (je fais référence à mon signe astrologique), j’ai un petit côté mégalo qui ne me déplairait pas de voir des hommes se prosterner sur mon passage... ah mince j’ai mal lu, tu parlais de fleurs. Bon, ça me va aussi.
Quant à l’adulation sur les internets, je t’avoue que je ne reviens pas d’avoir autant de personnes qui me suivent et de bienveillance, alors si tu multiplies ça par 1000, je serai aux anges.
Aux anges tu seras #monanalyse
Et je te mets aussi des hommes qui se prosterne sur ton passage, pour le plaisir d’offrir.
Où souhaites-tu que Maître Roger t’invite à dîner quand tu seras une star ?
En tant que grande gourmande et épicurienne, je ne suis pas contre un restaurant étoilé. J’adore savourer ces moments uniques de temps en temps. Après je n’ai pas mangé dans un resto indien depuis longtemps et ça me manque, alors si cela te tente on peut faire les deux, qu’en dis-tu ?
Alors pour l’indien, j’ai déjà eu l’occasion de dire que j’aime que je n’aime pas. Mais on doit pouvoir trouver un compromis.
Que tu aimes que tu n’aimes pas ? Allons dans un indien étoilé #ToujoursDesSolutions
Argh. Je ne comprends pas ce qui s’est passé. Mon correcteur a dû devenir fou. J’aime globalement pas le curry, donc je suis très réservé face à la cuisine indienne. Bref.
Mis à part les questions brillantes de Maître Roger, qu’as-tu lu de particulièrement marquant ces derniers temps ?
Un livre de Mirjam Kristensen, Un après-midi d’automne, que j’ai lu il y a quelques semaines en quelques heures. J’ai beaucoup aimé et il m’a été offert par une personne que j’aime énormément.
Deuxième livre offert par une Twitta, pour mon anniversaire, date que je partage avec elle, que j’adore mais ne connais pas encore dans la vraie vie : Annie Ernaux, L’événement. Une claque !
Quelle musique as-tu écoutée pour répondre à cette interview ?
Gael Faye, l’album Lundi Méchant. J’adore cet artiste, il est écrivain et chanteur. Ses textes sont magnifiques et ses musiques entrainantes. Sur scène, il est génial, je recommande.
Quelle image choisis-tu pour illustrer ton interview et pourquoi ce choix ?
Un bisounours, c’est bien, si c’est possible. S’il avait des paillettes ce serait encore mieux. La philosophie bisounours et les paillettes devraient résumer la vie. Tu ne crois pas ?
Je suis bien d’accord : l’esprit bisounours et les paillettes, voilà ce dont nous avons besoin. Avec des bisous dans le cou, aussi.
Et l’innocence, dans tout ça ?
Nul n’est totalement innocent, nous avons tou•te•s une part d’ombre. Au-delà de l’innocence ou de la culpabilité, ce qui importe est de voir en chacun•e la part d’humanité.
Je plombe l’ambiance non ? :-)
Non du tout, chère Casse, la question portait le risque d’une réponse sérieuse 😌
Réponse sérieuse avec un soupçon de paillettes et un bisou dans le cou et hop, on ajoute un peu de légèreté.
Merci mon cher Roger, d’avoir pris le temps de m’accorder cet interview, c’était un moment très agréable.
C'était l'interview de J'en Ai Dans Le SPIP (@CasseSpip)
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