Encore un avocat, diront quelques grincheux lecteurs du blog suprême, oui mais un avocat du droit public en musique, ce qui n'est pas banal. Des arts et des lois, en somme.
#monanalyse
le 17 AOUT 2022,
L'interview de Emilien Batôt (@emilienbatot)
Bonjour Émilien, qui es-tu ? Où vas-tu ?
Vaste question (pour la première), je vais tenter la réponse courte : je suis avocat, associé du cabinet Officio avocats (qui ne fait que du droit de la fonction publique). J’enseigne aussi à l’université le contentieux de cette même matière.
Ça c’est pour le côté pro, sinon j’ai plusieurs casquettes personnelles : musicien (chanteur), militant associatif et politique, gamer également...
Pour la destination, vers un monde meilleur ? Sinon de manière plus pragmatique et immédiate, je me prépare présentement à partir pour The Auld Alliance, un pub écossais, en compagnie d’une amie musicienne.
Comment la déviance du droit public est-elle venue à toi ?
Une déviance si merveilleuse ! Deux parents fonctionnaires, aimant leur métier, avec une vision critique et passionnée du service public et de l’intérêt général, ça fait à peu près tout. Au départ, je n’envisageais même pas devenir avocat : l’idée de travailler dans une structure dont l’objectif était lucratif m’apparaissait absurde.
Je vois, nous avons affaire à un idéaliste.
Tu t’es inscrit sur Twitter en janvier 2012 et, à l’heure où cette question est préparée, tu as produit 9.694 tweets. Soit une moyenne de 2,5 tweets quotidiens. Mais à quoi occupes-tu donc tes journées puisque tu ne tweetes pas ou presque ?
À TRAVAILLER.
Je le dis avec un léger rire, mais c’est en grande partie vraie. Pour le reste, j’ai une vie sociale assez bien remplie (besoin de voir les amis), je vais au théâtre, voir des concerts, et puis activité associative bien remplie (des bisous au passage à Pixelophonia et au Chœur de la Cité Internationale).
De quels succès ton premier tweet a-t-il été suivi ?
Compte Twitter ouvert pour la campagne législative de Martine Chantecaille ! @MChantecaille
— Emilien Batôt (@emilienbatot) January 7, 2012
À en croire l’absence totale de réaction dudit tweet, aucun ! Le premier flop merveilleux d’un lancement sur Twitter :)
Plus sérieusement, ça coïncide avec une superbe amitié et complicité avec la personne citée dans le tweet, qui dure depuis maintenant 10 ans :) En voilà un joli succès non ?
Certes, 10 ans d’amitié c’est significatif, force est de le reconnaître #monanalyse
Et au fait, à ce propos, tu ne followes pas Maître Roger sur le réseau à l’oiseau bleu : comment expliques-tu cela ?
Je ne sais pas mentir : je ne connaissais pas (encore) le (fabuleux) Maître Roger.
Je corrige cette erreur monumentale et inexcusable à l’instant.
J’ai vu ça, parfait 😏
Imaginons (sans peine) que Maître Roger est un génie et te permet d’accomplir deux vœux, le premier pour le monde, le second pour toi. Quels seront tes deux vœux ?
Pour le monde (j’ai l’impression d’être candidat à Miss France), je vais paraître totalement bisounours, mais naturellement que l’être humain soit NETTEMENT moins individualiste. Ça résoudra une quantité de problématiques...
Pour moi... Me transporter avec le cabinet et tous mes amis dans une petite bourgade où tout le monde vit à proximité et a des activités tout aussi chouettes qu’à Paris ? :)
Je ne sais pas lequel des deux va être le plus simple ;)
En tant que génie supposé, je ne peux que promettre la réalisation des deux vœux, sans hiérarchie.
C’est @Link_eole qui a recommandé ton interview. Où étais-tu, que faisais-tu quand tu as appris cette merveilleuse nouvelle ?
J’étais dans un bar dans le 19ème arrondissement de Paris pour fêter l’anniversaire d’un ami, et je buvais des bières :) Après une semaine d’intense activité entre le boulot et la préparation du concert de Pixelophonia, et avant le rush total précédant les vacances d’été (d’où ma procrastination totalement inexcusable à répondre à cette interview).
Mais non mais non, ta procrastination était la bienvenue.
Depuis que tu connais Maître Roger, comment ta vie a-t-elle changé ?
J’ai développé une certaine interrogation sur l’utilité et le contenu de l’interview à venir, et sur mes capacités d’introspection, d’auto-dérision, et de synthèse pour y répondre.
Et je mesure l’immense honneur qui m’est fait, naturellement.
Parfait, voilà qui est bien parlé.
Tu n’ignores pas que la publication de ton interview va te propulser dans le monde mystérieux des stars internationales, les femmes seront nues dans la rue et se jetteront sur toi. Comment te prépares-tu à ces changements significatifs ?
Si je n’ai strictement rien contre la nudité féminine et que j’adorerai qu’on puisse enfin considérer qu’il ne s’agit pas d’une démonstration à connotation forcément sexuelle, je serai bien déçu si ce sont les femmes qui me courent après ;)
Ah. Bon bon bon. Je vais voir ce qu’on peut faire en ce sens et te reviens dès que possible.
Tu te géolocalises à Issy-les-Moulineaux et, justement, le blogueur suprême travaille sur à Billancourt, un travail désespéré pour quelques semaines encore. Où préconises-tu qu’on dîne tous les deux pour célébrer ta nouvelle vie de star ?
Difficile, peu de choix entre nos deux villes !
Mais si on y met le budget, la Passerelle, sans hésiter.
Sinon, naturellement, mon seul « QG » isséen, chez Ginette.
Je ne vois pas d’inconvénient à y mettre le budget, vu la qualité de ma compagnie. Mais j’avoue avoir un faible pour les QG, d’une manière générale. Ça mérite réflexion.
À ton tour, à qui souhaites-tu de connaître la joie céleste d’une interview dans le blog suprême ? (Tu justifieras ton choix par un développement en trois parties)
Je pense forcément à mon associée, merveilleuse amie et fabuleuse twitta @MarieCochereau
(les trois parties sont dans les trois expressions la décrivant, j’ai le plan, c’est suffisant non ? ;))
Il en sera ainsi et la fabuleuse @MarieCochereau sera invitée dans le respect de la procédure et de mon délai de procrastination. En revanche je suis au regret de t’informer que c’est très insuffisant mais c’est bon pour cette fois-ci, tu peux circuler.
Hormis les questions inspirantes de Maître Roger, quelles ont été tes dernières lectures marquantes ?
Je lis trop peu ces derniers temps. Mais sur les dernières années, je dirai forcément « Les Cloches de Bâle », d’Aragon, et « Les Piliers de la Terre », de Ken Follett.
Quelle image choisis-tu pour illustrer ton interview dans le blog suprême et pourquoi ce choix ?
Parce que c’est à moi de choisir ? C’est beaucoup trop d’honneur et #EnMêmeTemps (humour moyen assumé) je ne peux cacher une pointe de déception en me disant que Maître Roger ne décide pas lui-même, avec sa grande connaissance suprême, de l’image parfaite.
Alors en fait, si tu avais lu quelques interviews précédentes, tu aurais vu que la question de l’image est une question traditionnelle, une manière courtoise et suprême de permettre à l’interviewé•e de s’exprimer autrement.
Il faudra donc qu’elle soit soumise à l’aléa de l’imperfection. (Bigre, que c’est difficile comme question en réalité).
Allez : une image tirée du film d’Hayao Miyazaki, « Nausicaa et la Vallée du Vent » : un univers qui me fascine, et un personnage qui me fascine. Un courage et une abnégation fabuleuse, sans jamais de discrimination, avec pour seule volonté de préserver la vie dans tous ses aspects, par le rejet de la stupidité humaine et de la violence.
L’image est par ailleurs issue d’un moment bien particulier du film, dans laquelle on découvre pour la première fois la voix de la merveilleuse Mai Fujisawa, fille de Joe Hisaishi, lui-même compositeur.
Voilà, tu vois bien que c’est une excellente proposition, de laisser l’interviewé•e choisir son image, elle dit plein de choses. Moi je ne suis que l’humble interviewer suprême, je ne peux pas tout savoir ni deviner, je n’offre qu’un espace pour exprimer ce qui peut l’être.
Pour conclure, comme tu viens justement d’en parler… et la musique, dans tout ça ?
Ma compagne de vie.
La musique est présente chez moi depuis tout petit. Je me suis mis au piano à 3 ans, j’écoutais en boucle des BO de films et de la musique celtique. Encore aujourd’hui j’écoute des heures et des heures de musique par jour, elle m’accompagne systématiquement, dans tous les moments du quotidien.
Ce qui fait que j’écoute des choses très variées : du classique, de la folk, de la pop, du rock, du jazz...
D’où ma fréquentation assez importante des salles de concerts, classiques ou autres. Et puis je préside également le Chœur de la Cité Internationale, le chant étant devenu mon activité musicale personnelle.
Au-delà, une grande partie de mon entourage est aujourd’hui composé de musiciens, sinon de mélomanes. Allez, je me tâte à donner quelques noms (publicité bonjour), dans un gros pêle-mêle : Sibelius, Loreena McKennitt, Arcade Fire, Joe Hisaishi, The Strokes, Cécile Corbel, Les Marx Sisters, Creedance Clearwater Revival, Phil Collins, Mendelssohn, Camille Pépin...
C'était l'interview de Emilien Batôt (@emilienbatot)
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