Nous l'avions quittée en 2016, blogueuse, et la voici de retour, partageant la sagesse que lui ont conféré les ans, conférant des joies de la retraite et en particulier d'une vie de lectrice. Entre ici, Marsupilamima 🙏🏻
#monanalyse
le 8 NOVEMBRE 2021,
L'interview de marsupilamima2 (@marsupilamima2)
Bonjour Martine (tu permets que je t’appelle Martine ?), qui es-tu ? Où vas-tu ?
Ex-journaliste, je passe ma retraite à apprendre des choses comme la couture ou l’italien, à en approfondir d’autres (tricot, broderie), à revendiquer une vie plus agréable pour les aidants et à m’amuser le plus souvent possible. Surtout avec mes petits enfants.
Où vais-je? Comme dit mon fils, il ne me reste plus tellement de temps.
La destination est-elle une question de temps ? #jelanceledebat
Comme je disais en exergue sur mon ancien blog, le sens de l’humour ne va pas dans le sens de l’histoire.
Si je me suis permis de t’appeler Martine, d’emblée, c’est que nous nous connaissons depuis si longtemps… et en particulier du temps où tu m’avais accordé une première interview, c’était il y a 5 ans, quand tu étais blogueuse et moi rédacteur suprême de feu mon web-journal satirique créé en 1999.
Si tu ne devais parler que d’un changement survenu depuis ce temps, lequel serait-il ?
Hahaha : j’ai laissé tomber le blog.
Il était titré avec beaucoup de simplicité « Marsupilamima » et s’est arrêté en 2018, après 10 années d’activité. Comment s’explique ce blogus interruptus ?
Les blogs sont moins lus, on est dans le tout tout-de-suite et je ne vais pas bosser pour rien.
Pour préparer cette nouvelle interview, j’ai relu ton premier billet, publié en 2008 alors que tu venais de quitter « Le Monde » (ou le contraire).
Quel regard portes-tu sur la manière dont la presse a évolué depuis ces années ?
La presse écrite reste pour moi indispensable, je ne la lis qu’en ligne et ça c’est une évolution technique imparable. Sur le fond, il y a une tendance à glisser vers le magazine, le facile à lire, voire le scandaleux.
Sur les deux premiers point, cela ne me dérange pas, Internet permet de donner énormément de place contrairement au papier. Le scandaleux, c’est beaucoup plus inquiétant quand tu regardes qui lit quoi sur les RS. L’essentiel est mal compris voire pas compris (on commente la photo ou le titre) et on se régale de bêtises qui avaient leur place avant dans une presse spécialisée (Le Hérisson).
Il faudrait mieux enseigner la lecture de presse aux jeunes générations: repérer les fake news, par exemple.
Le Hérisson ? Quel hérisson ?
Un journal satirique que lisait mon grand-père qui avait la particularité d’être imprimé sur papier vert.
Ah. Encore un truc que je ne savais pas ou que j’avais oublié #monautoanalyse
En 2016, lors de ton interview dans mon feu web-journal satirique créé en 1999, tu évoquais la place devenue congrue pour le spectacle vivant dans la presse. Il me semble que ça ne s’est pas trop arrangé depuis, ou bien ?
Des webjournaux spécialisés ont été créés comme Sceneweb ou L’oeil d’Olivier qui font le job parce qu’ils ont justement la place de traiter l’actualité théâtrale par de vrais journalistes spécialisés.
Il y a aussi la très intéressante revue de presse sur scoop it qui s’appelle Revue de presse théâtre donc, au contraire, cette actualité est bien mieux traitée pour les spectateurs intéressés. Le web-journalisme de niche est une excellente solution.
Et tu participes à ce web-journalisme-là ou tu as laissé tombé non seulement le blog mais aussi toute forme de critiques que tu publiais à cette époque ?
Je suis devenue avant tout lectrice. La retraite a du bon.
Je vérifierai bientôt par moi-même. Un jour.
Et Twitter, dans tout ça ?
Eh bien il y a aussi ce que j’appelle les « tweetcrits », les critiques en tweets venant de spectatrices et -teurs passionnés et souvent très jeunes, ce qui fait plaisir : on a laissé croire longtemps que le théâtre était suranné alors que c’est un domaine qui connaît une formidable évolution.
Bon bon bon, et maintenant que nous y sommes, dans ta nouvelle interview, on en parle, de ce livre ?
Ah, tu m’en parleras dans ta future interview alors #monanalyse
— Maître Roger 💉💉 (@maitreroger) October 4, 2021
Bah non!
Hu hu.
Ton interview a été évoquée lors de celle de @Dedelajoie mais nous avions déjà évoqué toi et moi cette possibilité de récidiver quelque temps avant.
Qu’est-ce qui t’a décidée à revenir te faire interviewer par Maître Roger ?
Parce que ça nous permet, à toi et moi, et à tes millions de lectrices et teurs, de défier le temps qui passe et de mesurer ces amitiés qui résistent, virtuelles ou pas.
Ça c’est bien vrai, ça.
Détail amusant, tu avais évoqué @Dedelajoie dans ton interview chez moi en 2016, comme le montre cet extrait :
Roger : Tu es sûre que tu ne veux pas juste rien faire, pendant ta retraite ?
Toi : Ma retraite, c’est théâtre le soir, écrire dans la journée, mais aussi me livrer aux travaux manuels qui vident la tête et emplissent les mains. Et bien sûr, à lire, des revues, des blogs, des journaux et des tas de romans.
Sans oublier des balades dans Paris avec des touristes grâce à l’association Parisien d’un jour, Paris Greeters comme @Dedelajoie.
On se donne rendez-vous pour (re)faire la légendaire balade à Montmatre ?
C’est drôle parce que c’est plus ou moins ce qui s’est passé. Comme je viens de le dire.
A ton tour, qui souhaites-tu recommander pour une prochaine interview dans le blog suprême ?
Janice Pearce (@PearceJanice2) parce qu’elle est en train d’accomplir la reconversion la plus étonnante de toute ma TL
Qu’il en soit ainsi #monanalyse (dans le respect des procédures du blog suprême et de mon délai de procrastination)
Depuis que tu connais Maître Roger, comment ta vie a-t-elle changé ?
Les horoscopes me manquent… mais c’est la vie.
Oui, c’est la vie.
J’ai rappelé dans l’interview de @Mluckygab pourquoi l’horoscope sur mesure n’est plus.
Et j’ai aussi dit, dans l’interview de Noble Miss Bennet que je reprendrai les horoscopes, sous une nouvelle forme.
Je n’ai toutefois pas annoncé de délai, dans ma grande sagesse...
J’attendrai le jour et la nuit, j’attendrai toujours ce retour donc du haut de ma grande patience.
Je vais quand même essayer d’accélérer un peu, vu ton âge, donc…
Tu n’ignores pas que ton destin sera profondément bouleversé dès le jour de la publication de ton interview dans le blog suprême. Tes fans se compteront par millions, tu seras sollicitée à toute heure pour un autographe ou un conseil théâtral. Comment te prépares-tu à cette nouvelle vie de star intergalactique ?
J’ai acheté des lunettes de soleil à ma vue.
C’est plutôt malin #monanayseapprofondie
Où souhaites-tu que Maître Roger t’invite à dîner quand tu seras cette star intergalactique ?
Un restaurant thaï. Mon premier ministre ( mari) a horreur de ça.
Je ne voudrais pas provoquer de scène de ménage inconsidérée...
Hormis les questions brillantes de Maître Roger, qu’as-tu lu de singulièrement intéressant cette année ?
Les derniers : Enfant de salaud de Sorj Chalandon. Les 4 volumes de L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante et Terre promesse de Milena Agus (en italien), Annie Ernaux et j’ai acheté le Voyage dans l’Est de Christine Angot. Et plein de polars!
Soupir... vivement la retraite et le temps de tout lire... 🙄
Quelle musique as-tu écoutée pour répondre à cette interview ?
Station Simone, la Webradio de toute une bande d’ami.es.
Ah oui, je la vois passer de plus en plus dans ma TL, Station Simone, il va falloir que mes oreilles aillent y faire un tour, tantôt.
Quelle image choisis-tu pour illustrer cette interview et pourquoi ?
Je disais un tableau de Pierre Soulages, pour aller chercher la beauté au fond du noir.
Et la Pythie, dans tout ça ?
Rions de tout avant de devoir en pleurer et surtout pas avec n’importe qui.
ça c’est bien vrai, ça.
Et je te remercie pour la qualité de cet entretien qui dépasse nos rêves les plus mous.
C'était l'interview de marsupilamima2 (@marsupilamima2)
avant...
après...