Grande modeste, il aura fallu deux recommandations, et non des moindres pour convaincre Mélanie de venir répondre à l'interview du blogueur suprême. C'est aujourd'hui un accomplissement, et le résultat est suprême.
#monanalyse
le 2 NOVEMBRE 2021,
L'interview de Mélanie Jaoul (@MelanieJaoul)
Bonjour Mélanie, qui es-tu ? Où vas-tu ?
Je suis face à un abîme d’incertitudes dès la première question... et on se demande pourquoi j’avais peur !
Qui je suis ? Je suis juste une fille, debout devant un garçon, et qui lui demande de l’aimer... Ah non Julia Roberts l’a déjà fait ! Je suis juste moi et c’est déjà pas mal.
Oui elle l’a déjà fait mais tout le monde est libre de le refaire, c’est disruptif à souhait.
Et tu n’as pas répondu à la question « où vas-tu ? »
Je vais à Madrid ! Sinon je vais vers l’infini et au-delà !
Pour la petite histoire, des fois que tu l’aies manquée, cette question « qui es-tu ? » en introduction est directement inspirée du Livre de Ruth et avait été approuvée par Noémie Issan lors de son interview.
Non mais les paroles de Noémie Issan sont limite d’évangiles... ah non merde... C’est the new talmud !
Tu es maîtresse de conférences, codirectrice du Master II Notarial de la Faculté Droit et Science politique de Montpellier. Quand as-tu décidé de t’orienter vers la carrière universitaire ?
En 3e année, je préparais mon concours de professeur des écoles par le CNED à côté de ma L3. Mais j’avais un professeur de droit civil qui était génial. L’idée d’arrêter le droit me mettait un seum digne des Belges après un match contre la France...
L’idée a germé d’enseigner le droit... Je me suis alors dit « quand je serai grande, j’serai Jacques Raynard ». Je ne suis pas à son niveau mais j’ai quand même réussi à être universitaire.
Je confesse découvrir Jacques Raynard en te lisant ce soir.
Je confesse également ne pas projeter de devenir lui quand je serai grand...
Ton compte Twitter est ouvert depuis février 2014 mais je me souviens que nous nous connaissions déjà, tu avais un compte sous pseudo. Que s’est-il passé début 2014 qui t’a conduite à tweeter sous ton identité ?
Oui j’avais un compte sous pseudo depuis 2009 (ça nous rajeunit pas) et ma ligne éditoriale était partagée entre du rug(ue)by avec des LT endiablés et des blagues de mauvais goût...
Même si mon identité était un secret de polichinelle, un twitto particulièrement violent s’en est pris à moi et m’a doxxée. Vu l’impact sur ma vie professionnelle, je me devais de le fermer. Mais je ne regrette pas nécessairement.
Ton tweet épinglé au moment où cette interview est menée semble destiné à être lu par tes trolls de compagnie.
flocci non facio...
— Mélanie Jaoul (@MelanieJaoul) July 9, 2020
C'est la parfaite synthèse de mon ressenti sur votre avis.
Comment gères-tu les hystéroclastes des internets ?
Longtemps, ça me touchait. Mais depuis 2-3 ans, je prends régulièrement des vagues de harcèlement au gré de mes prises de position... Du coup, je tranche direct dans le lard et je bloque.
Parfois si j’ai un spécimen particulièrement truculent, je m’amuse avec lui comme un chat avec la souris qu’il vient d’exécuter (parce que les chats sont des salauds).
(Mais non ils sont tout mignons, les chats !)
Tu rigoles ??? C’est une engeance du Sheitan qui a asservi la race des humains contraints à n’être que des arbres à chat, à ramasser leurs excréments et à bosser pour payer leurs croquettes !
MAIS CHUT ENFIN !! ILS VONT T’ENTENDRE ET DEMANDER ENCORE PLUS DE CÂLINS ET DE CROQUETTES 🤦🏻♂️
Bon, reprenons...
D’après mes suprêmes recherches, ton deuxième tweet le plus populaire est le commentaire d’un tweet si parfait qu’on le croirait avoir été écrit pour illustrer les ravages du patriarcat.
Les mecs... Elle affiche ses rondeurs ???? Je rappelle à tout hasard qu'elle a accouché il y a 4 jours... Vous me fatiguez. https://t.co/RqWdOOlFQF
— Mélanie Jaoul (@MelanieJaoul) May 9, 2019
En plus de la fatigue, ce n’est pas désespérant de lire encore régulièrement pareilles conneries ?
À qui le dis-tu ! À force, je commence à penser qu’en réalité, les gens sont juste c... débiles. À moins que ce ne soit de la mauvaise foi.
Du coup, je suis obligée de mettre ma petite culotte sur mon collant et me la jouer « Wonder Feminist », briseuse de gonades, casseuse d’ambiance, qui bénit les masses avec toutes les males tears qu’elle provoque en 1 tweet. C’est épuisant !
Et Instagram, on en parle ? Qu’est-ce que IG te permet de plus que les autres réseaux dits sociaux ?
À faire croire que j’ai une vie géniale alors qu’en réalité, je suis une vieille fille rabougrie qui mange des graines de chia en bossant 24/7... Nan j’déconne ! En vrai, je m’en sers comme mon archive personnelle photographique.
Tu précises dans ta bio Twitter être « Activiste, Féministe intersectionnelle » : comment cela se manifeste-t-il au quotidien ?
Je suis une militante du quotidien. Je suis donc officiellement la meuf relou qui relève la moindre phrase misogyne, raciste, LGBTphobe, validiste et te balance un uppercut (au sens métaphorique). Cela prend beaucoup de place dans mon quotidien de femme mais de plus en plus aussi dans ma vie professionnelle.
Tu es aussi présidente de @AATDS_Asso : qu’est-ce que cette fonction te permet d’apporter à l’humaine condition ?
J’ai créé cette association parce que je connais des travailleuses du sexe depuis plusieurs décennies et que je les vois subir les conséquences désastreuses de lois supposées les protéger.
Je ne supporte pas les injustices - genre ça me rend vraiment dingue et si je n’essaie pas de changer les choses, j’en dors plus. Alors j’essaie de militer pour permettre aux TDS d’avoir les mêmes droits que toutes les personnes, pas plus mais surtout pas moins comme c’est le cas aujourd’hui !
Et sinon, tu dors, parfois ?
AHAHAH Trop et trop peu.
Trop peu si j’en juge ma tête dans le miroir avant le ravalement de façade subventionné par l’industrie de la cosmétique.
Trop vu tout ce que je veux faire.
Ton interview a été recommandée par @CollabBlues début juillet… mais tu n’avais pas donné suite malgré la grande influence du premier fiscaliste interviewé dans le blog suprême.
Pourquoi cette indifférence ?
Ahah car je n’aime pas parler de moi. Je suis une accoucheuse des autres, j’aime parler de l’histoire des gens, les mettre en lumière, en valeur... Moi je reste dans l’ombre. Je ne suis pas très intéressante, je trouve.
Tout comme moi, je reste dans l’ombre à faire parler mes interviewé•e•s, et ainsi mettre en valeur la part d’humanité que chacun•e porte et qui le rend intéressant•e.
Mais ta suprême personne de ses seuls mots agit sur nous plus sûrement que le meilleur filtre d’Instagram !
Cœurs sur toi 🙏🏻
Presque trois mois après l’interview de @CollabBlues, tu as de nouveau été recommandée, cette fois par @BabyJuriste et là tu as accepté de te prêter au jeu de l’interview suprême.
Qu’est-ce que Baby a de mieux que Collab ?
Tu ne m’entraineras pas sur ce chemin glissant, ô être suprême !
Même en insistant ? 😇
Non non, même si Babyjuriste m’a pervertie avec des stylos multicouleurs licornes !
« Babyjuriste m’a pervertie »... ah ! Voilà ! On y vient ! La vérité affleure…
À ton tour, quel twitto ou quelle twitta souhaites-tu recommander pour une prochaine interview ?
@francoisripart parce que c’est le notaire à poules le plus célèbre de twitter, de France, du Monde et même de l’univers !
Parfait, l’impétrant sera invité dans le blog suprême conformément aux procédures suprêmes et dans le respect de mon délai de procrastination.
Depuis que tu connais Maître Roger, comment ta vie a-t-elle changé ?
Comment oses-tu poser la question ?
Les gens me demandent tous si je te connais en vrai et essaient de me soudoyer pour un instant en ta divine présence.
La nourriture a un goût de cendres, toute journée où je ne lis pas ton verbe est une journée perdue et mon cœur est froid comme un hiver au pôle Nord.
Tu es le soleil, le sel de mon existence !
Heureuse existence #monanalyse
Tu n’ignores pas que la publication de ton interview dans le blog suprême va radicalement bouleverser ton destin. Tes fans se compteront désormais par millions et manifesteront pour obtenir ne serait-ce qu’un regard de toi, à défaut d’un autographe ou, mieux encore, d’une parole prophétique. Comment te prépares-tu à cette nouvelle vie de gourou ?
J’ai acheté une grotte dans un endroit secret. Je n’aime pas assez les gens !
Où souhaites-tu que Maître Roger t’invite à dîner quand tu auras commencé à t’habituer à cette nouvelle vie ?
Je connais un petit boui-boui où on fait des grillades et des camemberts rôtis au feu de bois... Et je ne parle même pas de l’indécence des frites maison !
J’approuve sans réserve cette suggestion et prépare d’ores et déjà mon sac à dos et ma brosse à dents. Et beaucoup de dentifrice, parce qu’après le camembert rôti...
Mis à part les questions géniales de Maître Roger, qu’est-ce que tu as lu dernièrement de particulièrement intéressant ?
Je lis énormément de choses tout le temps. Je dirais que le dernier truc que j’ai lu et qui est trop biiiiiiiiiiiiiiien c’est L’épopée infernale d’Emilie Plateau aux Éditions Misma (ACHETEZ-LE POUR NOEL C’EST GENIAL COMME L’AUTRICE)
Quelle musique as-tu écoutée en répondant à cette interview ?
J’écoutais Faï Baba... et notamment le morceau sorti après 5 ans de silence intenable : Veranderet.
Quelle image souhaites-tu pour illustrer ton interview et pourquoi ?
Hum disons l’image de Rosie la Riveteuse qui est l’image la plus connue de l’iconographie féministe et qui me va bien.
Et la Justice, dans tout ça ?
La quoi ? Tu recommences avec les questions existentielles !
Ce fût long, je ne sais si c’est bon (désolée à toi Ô être suprême). Je conclus sur une idée que je lance comme une bouteille à la mer : toi qui entres ici, abandonne toute malveillance.
C'était l'interview de Mélanie Jaoul (@MelanieJaoul)
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