Doit-on encore présenter @Monpsyvite aka Yves Hirschfeld, la lumière des internets contemporains, l'homme au GROUMPH le plus célèbre ? Non. Mais on peut néanmoins l'interviwer et c'était le suprême devoir de Maître Roger.
#monanalyse
le 16 MAI 2022,
L'interview de Yves Hirschfeld (@Monpsyvite)
Bonjour Yves, qui es-tu ? Où vas-tu ?
Un type assez fabuleux qui ne sais pas très bien où il va, mais également un artiste angoissé qui sait trop bien où l’on va tous. Sinon, auteur, réalisateur, comédien, auteur de jeux, de bouquins et dessinateur.
D’après ta bio présente sur les internets, tu es né en 1953, ce qui fait de toi le doyen des interviewés du blog suprême. Quel message souhaites-tu transmettre aux jeunes générations au sujet du grand âge ?
Aucun message à transmettre à la jeune génération qui sait en principe se déterminer. Mais hélas pas toujours, car j’ai constaté avec terreur que beaucoup n’ont aucune conscience politique et que, par de grosses carences culturelles et historiques, ont tendance à se laisser berner par des discours simplistes. Simplistes et donc dangereux.
La lecture de la presse, de toutes les presses, l’éveil et le goût de l’histoire, la gourmandise de lire, d’apprendre, de comparer, de se cultiver, de voyager, bref, de se forger un esprit curieux devrait être le désir de tous.
M’ouais enfin, on peut déjà commencer ça par les jeunes, ça ne serait pas idiot… enfin, moi, ce que j’en dis…
D’après mes suprêmes recherches, tu as été présent sur Twitter pendant plus d’un an sans rien twetter, en 2010-2011, et puis soudain :
Pardon. Depuis que je suis sur tweet je n'ai pratiquement rien écrit. Allez je me lance. Merde j'ai rien à dire.
— Yves Hirschfeld (@Monpsyvite) November 18, 2011
Apparemment tu avais subi l’influence de @guybirenbaum pour en arriver là. Qu’est-ce que Twitter a alors apporté à ta vie qui n’aurait pas été possible sans Twitter ?
Un jour, lors d’un diner mon pote Guy Birenbaum a saisi mon téléphone et m’a dit : « Vas-y, c’est quoi ton pseudo ? »
Dans la panique, je lui ai répondu : « Heu… je sais pas... Monpsyvite !? Pourquoi ? ».
« Je viens de t’ouvrir un compte sur Twitter. ».
Je n’en avais jamais éprouvé le besoin et quelle ne fut pas mon étonnement lorsqu’il envoya un message dans la foulée, de type : « Je viens de m’abonner au nouveau compte de Monpsyvite, vous allez bien vous marrer ». L’injonction paniquante que je connaissais bien quand j’étais acteur où des gens me disaient « Ha oui ? Tu es comédien ? Tu peux nous raconter une histoire drôle ? »
Pire ! Celle qui consiste à dire « Je te présente Machin, il est super et vous allez rire ». Bref !
J’ai effectivement débuté ainsi et y ai pris goût, m’y adonnant durant des années avec volupté, y créant mon propre one man show à base de dessins d’humour, de pensées personnelles décalées, profondes ou désespérées... souvent désespérantes. Je m’y suis fait également quelques amis. Mais, le temps passant, j’en ai jaugé les limites et l’aspect nombriliste jusqu’à en être saturé. Alors, j’y passe parfois. J’y laisse quelques nouvelles formules. Je recycle beaucoup. J’y vagabonde rarement et c’est vrai pour tous les réseaux qui me fatiguent de plus en plus.
Mes grosses déconnades sont davantage réservées aux vraies gens de la plus ou moins vraie vie.
Au fait, en parlant des temps presque antiques du Twitter d’il y a dix ans, on en parle de cette photo d’archive ou c’est tabou ?
En plein travail avec @guybirenbaum pic.twitter.com/Ft3Etxyf
— Yves Hirschfeld (@Monpsyvite) November 21, 2011
Ben... C’est pas le jour où ce nigaud de Guy m’a imposé d’ouvrir mon compte ? Il a tous les droits cette enflure, c’est mon fréro.
Notre première interaction sur Twitter date du 7 mars 2015, tu étais déjà très sensible à cet humour léger et toujours de bon goût du twittos suprême :
@maitreroger Hahahaha !!!
— Yves Hirschfeld (@Monpsyvite) March 7, 2015
C’était le bon vieux temps ?
Quelques mois plus tard naissait le rendez-vous quotidien avec Jérôme Oriol, aka @the_real_jerome, et l’indispensable hashtag #CetteŒuvreSAppelle : quelle place ce rendez-vous qui fait rire des milliers de gens chaque matin a-t-il dans ta vie à toi qui t’es éloigné des réseaux dits sociaux ?
Tout le monde pense que Jérôme Oriol et moi nous nous connaissons depuis toujours. Or, nous ne nous sommes pour ainsi dire jamais vus. Une fois, en coup de vent, il y a très longtemps et il y a 6 mois lors d’une manifestation à Strasbourg (où je suis né et jamais allé) lors d’une tournée autour de mes jeux de société.
Il est un peu comme un ami virtu-existentiel. Je ne sais pas ce qu’il lui a pris un jour de trouver une peinture de maître sur le net et de la présenter aux internautes avec une légende supposée me correspondre. Pas plus que je ne sais ce qui m’a pris de réagir en redessinant dessus, à la va-vite, en y ajoutant des commentaires.
C’est plus qu’une antienne, c’est devenu une sorte d’exercice stupide quotidien. Ces derniers temps, comme pour le reste, je ne suis plus aussi assidu. Il a compris que j’aime le comique de répétition et en profite, ce conno.
De quoi espères-tu que les gens se souviendront en pensant à toi dans cent ans ?
J’ai du mal à répondre à une telle question. Dans 100 ans, je serai probablement assez vieux. J’ai peur du passé, je suis anxieux du présent et terrifié par le futur. Dès lors, j’ai une flemme terrible à me projeter et à imaginer ce que penseront les gens de moi.
Mon seul regret étant que certaines de mes créations en matière de pièces de théâtre et autres projets scénaristiques restent ad vitam aeternam dans les abysses de mes tiroirs.
Imaginons (aisément) que Maître Roger est un génie et qu’il te permet d’accomplir deux vœux : un pour le monde, un pour toi. Quels sont ces voeux ?
Pour le monde : Que le monde sache que je suis le spécialiste des linguini alle vongole.
Pour moi : Que le monde sache que je suis le spécialiste des linguini alle vngole.
C’est Jérôme Oriol, aka @the_real_jerome, encore lui, qui a recommandé que tu sois interviewé dans le blog suprême. Quels ont été tes sentiments quand tu as appris cette merveilleuse nouvelle ?
J’ai vibré d’une joie indicible et me suis dit que je torcherai ce pensum en 10 secondes. Deux mois plus tard, je me suis dit que j’ai dû passer pour un fieffé branleur.
Mais non mais non.
À ton tour, à qui souhaites-tu de connaître la joie céleste d’une interview par Maître Roger ? (un seul @ possible, je serai intraitable)
Jérôme Oriol, même si c’est déjà fait. Il a rien en ce moment.
Ce qu’il y a de marrant avec toi c’est que pour un inventeur de jeux tu n’es pas très enclin à respecter les règles des autres. Mais merci pour cette recommandation qui va droit au cœur de ma procrastination légendaire.
Tu n’ignores pas que la publication de ton interview dans le blog suprême va bouleverser le cours tranquille de ton existence, les femmes seront nues dans la rue et se jetteront sur toi, entre autres bienfaits. Comment te prépares-tu à cette nouvelle vie ?
Ah non ! Si c’est pour les attendre tous les samedis devant la parapharmacie et qu’elles m’engueulent parce que je porte mes tongs pour aller dîner au resto !!!!
Ah. Et en parlant de ça, où souhaites-tu dîner avec Maître Roger quand tu seras installé dans ta nouvelle vie de star ?
Je peux y aller en tongs ?
Bah oui, je m’en fiche un peu de ce que tu peux avoir aux pieds pour dîner.
Mais continuons de parler de moi.
Hormis les questions inspirantes de Maître Roger, qu’as-tu lu de particulièrement marquant ces derniers temps ?
Beaucoup de bouclages de mes nouveaux jeux de société (en vente partout), des projets d’écriture, de peintures, de créations diverses et un sacré désir de traiter les cons, les méchants, les fâchos de sales cons fâchos. J’ai des noms.
Je veux bien te croire mais je ne fais pas de politique.
Quelle musique as-tu écoutée pour répondre à cette interview ?
Jazz, classique et concert de bombarde.
Quelle image choisis-tu pour illustrer ton interview et pourquoi ce choix ?
…
Bon bon bon, j’ai compris, je choisirai moi-même. Un truc comme l'enfant Jésus éclairant Joseph le charpentier devrait faire l’affaire.
Et groumph, dans tout ça ?
J’ai bien peur d’abandonner mes petits gribouillis "GROUMPH" car plus le feu sacré et sans la parution d’un bouquin qui reprendrait mes meilleurs dessins (s’il en est quelques-uns) avec mes pensées les plus décalées, je pense que je passerai à autre chose.
C'était l'interview de Yves Hirschfeld (@Monpsyvite)
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