Ariane est de ces gens que je connais grâce à Twitter depuis… pfiou… tout ce temps ! Autrice du best-seller qui a définitivement réconcilié les gourmands avec les bonnes mœurs, effaçant un regrettable malentendu hérité des 7 péchés capitaux de la théologie punitive selon Thomas d’Aquin, elle répond aux questions aiguës de Maître Roger, le blogueur suprême à l’aise dans son winter body.
#monanalyse
le 9 SEPTEMBRE 2021,
L'interview de Ariane Grumbach (@ArianeGrumbach)
Pour en savoir plus :
Ariane Grumbach - diététicienne gourmande à Paris
Bonjour Ariane, qui es-tu ? Où vas-tu ?
Bonjour révéré Maître Roger, je suis Ariane, bientôt 55 ans (et je constate que je me bonifie avec le temps comme le bon vin ;-)), en couple très heureux et non marié depuis 28 ans, pas d’enfant, diététicienne passionnée depuis 13 ans.
Et je ne vais nulle part mais j’avance pourtant chaque jour car, comme disent les bouddhistes, le chemin est le but...
Comment et pourquoi es-tu devenue diététicienne ?
J’ai eu une première vie de bonne élève sans vocation qui m’a menée à HEC puis à des grandes entreprises peu épanouissantes, mais pas du tout au bonheur... J’en ai pris conscience juste avant la classique « crise de la quarantaine ».
J’ai réalisé alors que j’avais toujours adoré manger et que j’avais envie de m’occuper des humains : au croisement de ces trucs-là, je suis tombée complètement pas hasard sur le métier de diététicienne et je me suis dit : eurêka, voilà exactement ce que je veux faire !
Puis études, diplôme, installation progressive et... immense bonheur !
Tu es aussi sur Twitter depuis 2010 mais cet été par exemple tu t’en es éloignée pendant un mois. Quelle que Twitter a rendu possible dans ta vie pro ? Et dans la vie perso ?
J’avais lancé mon blog en 2008. Puis, en 2010 une ou deux personnes m’ont parlé de Twitter, je n’ai pas bien saisi ce que c’était au départ puis je me suis assez vite prise au jeu et je voyais ça comme un complément facile du blog.
Comme je suis foncièrement paresseuse, quand je n’avais pas le temps ou pas envie d’écrire tout un billet de blog, je pouvais dire un truc, forcément simplifié en 140 signes.
Je me suis pas mal passionnée pour Twitter, j’ai noué plein de contacts par affinité, puis j’ai rencontré certaines personnes dans la vie « réelle », comme Sophie Gourion par exemple. Comme je m’intéresse beaucoup à tous les domaines de l’alimentation, j’ai même à une période organisé de forts sympathiques déjeuners de Twittos gastronomes.
À titre professionnel, c’est un moyen de défendre des points de vue, lutter contre des croyances, de partager des infos, et c’est clair que ça participe à une certaine notoriété.
Mais j’ai l’impression que je le fais de moins en moins car je suis moins présente (j’avoue et demande pardon au grand Maître de twitter, Instagram m’a capturée...).
Sinon, j’ai toujours eu un compte qui mixe pro et perso sans me prendre la tête : à titre personnel, j’échange, je m’informe, je ris, je partage des lectures... Je m’étonne parfois (mais toi, tu ne le seras pas...) que mes tweets les plus partagés sont des trucs drôles et pas du tout des choses profondes et sérieuses...
En effet, les tweets populaires ne sont pas nécessairement ceux qui nous ont demandé le plus de peine intellectuelle.
Et le blog, et le livre… quelle place tiennent-ils dans ta pratique diététique ?
Tu oublies 3 ans et 50 épisodes de podcast, aussi !
Ah mais oui, pardon, j’oubliais le podcast Belle comme Chacune, Belle comme Toutes. Quelle hyperactivité, décidément !
Tout ça, je crois que c’est au carrefour de ma curiosité d’essayer des trucs nouveaux, d’une envie généreuse de partager ce que je sais sur l’alimentation, les régimes... pour aider les gens, en particulier les femmes, à aller mieux, et d’une nécessité de faire connaître mon travail.
Le premier billet de ton blog date du 25 mai 2008, le plus récent du 23 août 2021 : comment expliques-tu une telle longévité, rare dans l’espèce de blogs ?
Ah ah ah, la longévité ne dit pas la fréquence... J’ai vraiment beaucoup publié pendant quelques années, et c’était plus ou moins intéressant. Puis j’ai eu moins le temps... le livre, les réseaux sociaux évidemment... le temps n’est pas extensible n’est-ce pas, et je ne néglige jamais mon sommeil.
Donc, si on s’y penche de plus près, on voit de gros moments d’absence... mais, contrairement à beaucoup, je ne lâche pas car j’aime la liberté que permet le blog
Oui, c’est classique, l’énergie des débuts qui diminue, et puis les réseaux dits sociaux qui nous ont pris beaucoup de temps. J’ai connu ça aussi avec feu mon web-journal satirique de 1999 à 2019.
Tu as écrit un livre dont le titre sonne comme un slogan : « la gourmandise ne fait pas grossir ! » Au-delà du marketing, qu’est-ce que le titre de ton livre nous dit de ta conception de la diététique ?
Je ne suis pas sûre que c’était vraiment une réussite marketing comme tu dis car mon éditeur, après avoir adoré, a regretté ce titre et pensé que cela avait limité le succès du livre...
C’est en effet ma vision de la diététique : anti-privation, anti-régime, pro-gourmandise. Car la gourmandise n’est pas la gloutonnerie (des historiens affirment d’ailleurs qu’il y a eu en fait erreur de traduction et que le péché capital n’est pas du tout la gourmandise mais justement la gloutonnerie !) Alors soyons gourmands sans culpabilité.
Je considère que la gourmandise, c’est d’avoir du plaisir à manger et si on mange avec un peu d’attention, je t’invite à faire l’expérience ou tu le sais déjà, ce sont les premières bouchées les meilleures. Et pas quand on se ressert.
Donc si on est gourmand•e, on profite de ce qu’on mange, on s’arrête quand on n’a plus faim et on ne grossit pas. Donc, c’est savourer, se faire plaisir, manger de tout, en écoutant sa faim...
Mais oui, dans l’épitre aux Galates (5, 21), avant que Thomas d’Aquin vienne mettre le bazar par ses simplifications dignes d’un PPT de consultant en 7 bullet-points, on nous parle de « l'envie, l'ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables ».
Quittons la Bible pour revenu au blog suprême, qui lui est d’ailleurs isomorphe.
C’est Sophie Gourion qui t’a nommée comme potentielle interviewée dans le blog suprême. Quels ont été tes sentiments quand tu as appris cette merveilleuse nouvelle et pourquoi avoir accepté cette auguste charge ?
Oh la la, j’ai été terriblement impressionnée et flattée d’être admise dans un tel aréopage de talents, je n’ai donc aucune raison de refuser, c’est un plaisir et un honneur !
Je comprends ton émotion.
À ton tour, de qui souhaites-tu lire prochainement l’interview dans le blog suprême ?
Deux femmes toniques et talentueuses, actives twittos, @flonot et @SandG_
Alors @flonot a déjà été recommandée par Éric Morain : voilà une recommandation qui tombe à point nommé pour la rappeler à ses devoirs #monanalyse
Et ton invitation sera transmise à @SandG_ dans le respect des procédures en vigueur.
Imaginons maintenant que Maître Roger est un génie (d’ailleurs il l’est) et qu’il exaucera ton vœu, que vas-tu lui demander ?
Ah la la, tant de choses à souhaiter... Puisque tu es un magicien, allons-y carrément, je voudrais que tu dézingues le patriarcat d’un coup de baguette magique, et que les femmes et les hommes (et les autres) puissent vraiment mener leur vie de façon égale en toute liberté.
Bien. C’est noté. Je ne dis pas que ça va être simple mais on va le faire. Je te reviens d’ici un millénaire ou deux.
Attaquons les questions rituelles du blog suprême…
Depuis que tu connais Maître Roger, comment ta vie a-t-elle changé ?
Un truc incroyable, tu es au bord de me réconcilier avec Twitter qui, avouons-le, est légèrement fatigant ces derniers temps, parce que tu montres l’infinie richesse des belles personnes qui y gravitent :-)
Plaisir d’offrir, comme je dis toujours. Et j’espère que Twitter me rémunérera à la juste proportion de mes mérites.
Tu n’ignores pas que la vie des interviewés change brutalement, comment te prépares-tu à entrer dans le monde mystérieux des stars ?
Oh je ne doute pas que ma vie va changer, que je vais devoir m’équiper de lunettes noires et d’une perruque blonde pour éviter l’assaut des groupies !
Ceci-dit, au risque de te décevoir, je suis déjà un peu concernée, figure-toi qu’on me reconnait parfois dans la rue, on m’aborde au café, on me dit qu’on m’a vu dans tel lieu... Eh oui, la « magie » des réseaux ;-) (tu noteras que je fais des smileys à l’ancienne :-))
Non, tu ne risquais pas de me décevoir, ce genre de choses m’arrive tous les jours du fait de la notoriété de mon béret. Quant aux smileys à l’ancienne, je suis très favorablement impressionné ^^
Où souhaites-tu que Maître Roger t’invites à dîner et quel sera le menu ? (Sachant qu’à l’heure où cette interview est préparée, le blogueur suprême a bien 5-6 kilos à perdre)
Je renvoie le blogueur suprême et ses ouailles à un billet de blog « le restaurant ne fait pas grossir » ;-)
Je partagerai très volontiers un savoureux repas chez Mieux, un restaurant voisin (Paris 9e) et mieux que bien, côté accueil et assiette.
Ok pour le restaurant Mieux. Et au fait, concernant le titre de ton billet, il y a un (forcément) qui s'est glissé (fortuitement 😏) dans le titre...
Quel est le dernier livre que tu as lu ? Et c’était bien ?
« Un corps à soi », un passionnant livre féministe de Camille Froidevaux-Metterie, à mettre dans les mains de tous les hommes (les femmes aussi bien sûr) et qui ne leur fera pas de mal même si tu exauces mon vœu de faire exploser le patriarcat du haut de ta magie suprême.
Quelle musique as-tu écoutée pour répondre à cette interview ?
Figure-toi, grand maître, que je ne sais pas faire deux choses à la fois (en fait, personne ne sait...) et je ne peux pas écouter vraiment de la musique et me concentrer sur tes questions ardues, donc juste FIP en fond sonore, comme de plus en plus souvent, pour fuir l’actualité morose...
Tu es la deuxième en une semaine, après @AthenAvocat à écouter FIP pour répondre à l’interview suprême (ils vont être contents de savoir qu’ils servent juste de fond… enfin, bref…)
Et le summer body, dans tout ça ?
Pour mémoire, je mentionne cette phrase largement partagée sur les réseaux et que je n’ai pas inventée : le summer body = le summer + un body
Tous les corps peuvent profiter de l’été et de la plage librement, sans se conformer aux diktats de silhouette. Mais on n’est pas obligés non plus de se gaver tout l’hiver parce que le corps est bien caché !
C'était l'interview de Ariane Grumbach (@ArianeGrumbach)
Pour en savoir plus :
Ariane Grumbach - diététicienne gourmande à Paris
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